genre: horreur, épouvante
année: 1968
durée: 2h15
l'histoire: Malgré les conseils de leur ami Hutch, Guy Woodhouse et sa femme enceinte s'installent dans un immeuble new yorkais, considéré comme une demeure maléfique. Leurs voisins, Minnie et Roman imposent leur amitié et leurs services. Si Guy accepte facilement ce voisinage, Rosemary s'en inquiète...
La critique d'Alice In Oliver:
Attention, grand classique du cinéma horrifique et du cinéma d'une façon générale ! J'ai nommé Rosemary's Baby, réalisé par Roman Polanski en 1968.
Plusieurs anecdotes sont à signaler. Tout d'abord, pour le rôle de Guy Woodhouse, les noms de Richard Chamberlain, Jack Nicholson et Warren Beatty seront évoqués. Mais c'est John Cassavetes qui sera l'heureux élu.
Même chose pour le personnage de Rosemary. Roman Polanski voulait Sharon Tate pour interpréter le personnage.
Il sera même question de Jane Fonda, Elizabeth Hartmann et Julie Christie pour jouer la jeune femme. Finalement, c'est Mia Farrow qui est choisie.
Ensuite, l'immeuble où se déroule l'histoire est celui où John Lennon habitait et a été assassiné. Enfin, Rosemary's Baby reste le premier film hollywodien de Roman Polanski. C'est aussi son ou l'un de ses plus grands chefs d'oeuvre avec Répulsion, Le Locataire, Le Bal des Vampires, Le Pianiste et Chinatown.
En vérité, Rosemary's Baby est l'adaptation d'un best-seller éponyme.
C'est aussi le film qui va lancer toute une gamme de films horrifiques en rapport avec le Diable, notamment L'Exorciste de William Friedkin en 1974 et La Malédiction de Richard Donner en 1976.
Malheureusement, peu après la fin du tournage du film, Roman Polanski sera ébranlé par la mort atroce de Sharon Tate, enceinte de huit mois, et assassinée par les membres de la secte de Charles Manson.
Pour le reste, Rosemary's Baby est avant tout un drame horrifique terriblement oppressant et effrayant. Dès son introduction, Roman Polanski a le mérite de présenter les hostilités via une ambiance paranoïaque et de suspicion.
Pour cela, le cinéaste ne s'appuie pas sur des grands effets gores mais joue davantage la carte de la suggestion et de la peur via le regard de l'autre.
Dans Rosemary's Baby, l'angoisse est à la fois intérieure et extérieure. La terreur s'exprime dans cet immeuble à la sinistre réputation, mais également dans le corps même de l'héroïne principale, donc, Rosemary, qui attend un bébé.
Hélas, cette nouvelle n'a rien d'un heureux événement. La jeune femme est victime de cauchemars terrifiants.
Ensuite, il y a ces voisins un peu trop gentils et aimables qui semblent exercer une fascination hypnotique sur son mari, Guy.
A partir de ces différents éléments, Roman Polanski joue sur le passé et le mystère qui entourent cet immeuble.
Et le réalisateur prend son temps pour planter le décor et ses différents personnages. Pire encore, le film se transforme rapidement en huis clos tétanisant pour le spectateur.
En résumé, Rosemary's Baby est un film d'épouvante qui vous prend à la gorge et ne vous relâche que dans le générique de fin.
Quant à la conclusion finale, chacun pourra y voir ce qu'il veut, la caméra de Roman Polanski nous laissant envisager le visage de la mort, et plus précisément du Mal absolu. Un vrai tour de force et un film magistral.
Note: 20/20