Fin de la pièce. Avant le salut. Tous les comédiens sont sur scène. Tous, ou presque. Dans la mise en scène d’Eric Lacascade, la dernière image ressemble un peu à une photo qu’on va ranger dans un album familial à la page des bons souvenirs. Ils sont venus, ils sont tous là, ils se tiennent proches les uns des autres, la mamma (intraitable Mme Pernelle), le père, la mère, l’oncle, le fils, la fille, le futur gendre, la servante, ils sourient au photographe, Orgon en l’occurrence... qui s’empresse de rejoindre le cadre avant le déclanchement : cheese ! Cheese, parce que Tartuffe n’est pas sur la photo... envolé l’oiseau ! Plumé juste à temps par les soins de la justice du Prince, le Prince à qui, soit dit en passant, on a « lissé les plumes ». Molière savait ménager ses soutiens.
Ouf, ils ont raison de sourire car ils ont eu chaud ... Par obstination et légèreté, le fanatique Orgon s’était en effet mis en tête de récompenser le « pauvre homme » en lui accordant la main de sa fille et en le désignant comme unique héritier de ses biens. Et à l’acte 5, le « pied-plat » a si bien manœuvré qu’il a mis « son bienfaiteur » à genoux, au propre comme au figuré ! Flash back sur cette folle aventure...