Le bonheur terrestre à 31 euros par mois

Enfin libre ! Même en temps de - comment disent-ils ? - même en temps de crise le bonheur terrestre est à portée de main, au bout des doigts, sur son téléphone portable. Les plus aguerris, horresco referens, en versent des larmes. free. Finie l'exploitation, laminés les escrocs. L'arnaque n'a que trop durée. Le nouvel opérateur est respectable et d'ailleurs respectueux de ses clients. Il ne cherche pas à enrichir les déjà richissimes hedge funds US, mais il œuvre pour le pouvoir d'achat des Français, pour l'emploi des Français, et pour le salaire des Français. Un nouveau modèle du capitalisme est en marche, plus humain. Magnifique et fabuleux.
Fabuleux ! Fabuleux... ce récit tient en effet des contes et légendes. On en dormirait debout si d'innombrables précédents ne nous avaient pas d'ores et déjà cloué au lit de fatigue. 
Je découvre le sieur Xavier Niel au moyen d'une vidéo de son passage chez Zemmour & Naulleau. Ils sont durs avec lui, là où il aurait fallu être en acier trempé. Tout est détestable dans l'idéologie de ce monsieur. Mais : tout. Absolument tout. Ses propos feraient vomir les volcans jusqu'aux plus éteints d'entre eux. A supposer que les volcans soient des réactionnaires d'extrême gauche eux aussi, ce qui me semble plus que probable. free. Je tombe dans les pommes. N'en jetez déjà plus ! c'est fait... c'est terminé... outre ! outre ! Hannibal ! Valsez ! Comment faire plus libéral... plus anglo-saxon... plus protestant... plus capitaliste : on ne peut pas. Essayez donc de gravir un sommet plus haut que l'Everest. Au-dessus c'est le soleil dirait Dieudo. Tout est déjà dans le nom. J'en profite pour passer sur tout le reste, m'évitant ainsi de pérorer sur des procédés que j'aurais la mauvaise idée d'assimiler à du lavage de cerveau, de l'esclavagisme, du proxénétisme et autres diableries.
La décadence et le progrès sont sans limite. Et c'est ainsi qu'Allah est grand.
"Enfin libres !" est le cri lancé par les larmes de Nietzsche, pour celui les imaginant douées de parole. Mêmes causes, mêmes cris.