Dans ce magasin habitait Grumme, aujourd’hui morte et que personne ne pleure, reconnue comme la sorcière d’Oss, aux odeurs douteuses pour ne pas dire nauséabondes, et Noé, que les habitants surnomment la petite, trouvée enfant sur la plage. Sirène ou sorcière ? C’était un matin d’avril, froid, mais blanc de soleil. Elle gisait dans les filets. Rien qu’un morceau de fille avec des cheveux trop longs. Aujourd’hui, elle a vingt ans, vint-cinq ou quinze. Lo, le prêcheur, ne sait plus, il ne sait rien sinon qu’elle n’a jamais eu l’air d’une enfant ou d’une femme, toujours trop grande, trop maigre. Parée de ses grelots, dons de Grumme et de ses bleus, dons du prêcheur Lo. Noé quittera son village pour Fort-Bouteille, la foire, l’animation, la foule.
Un conte intemporel, un voyage surréaliste plongeant son lecteur dans une hallucination, imprégnée d’odeur de peau brûlée, d’incendies, d’alcool, de sang, de mer, de pourriture, de parfums d’ailleurs, enrobée d’un érotisme sadomasochiste omniprésente. Un roman très court, une très belle surprise de cette jeune auteure.
Et Noé de nous turluter…
Mais qu’as-tu donc la belle, qu’as-tu tant à pleurer
Qu’as-tu à tant pleurer, sur le bord de l’île
Qu’as-tu à tant pleurer, sur le bord de l’eau
Sur le bord du ruisseau