Une étudiante a fait le choix d'exercer le métier de femme de ménage avant de raconter son expérience dans un livre baptisé « Mémoires d'une femme de ménage ». Après les « Tribulations d'une caissière » d'Anna Sam, la vie discrète de « celle qui ne parle pas, prend son chèque et vous remercie ».
Elle a 30 ans et elle se prépare à soutenir une thèse à la Sorbonne. Mais Isaure est lasse. La vie estudiantine ne la passionne plus, elle a envie de sortir de ce petit monde d'intellectuels, de penseurs, de philosophes. Alors, pour se frotter à la « vraie vie », Isaure renonce à soutenir sa thèse.
Avec son Bac+5 en poche, elle commence par travailler en tant que secrétaire médicale, ce qui ne la satisfait guère. Elle veut être bien payée et avoir la possibilité de moduler elle-même ses horaires de travail. Alors, comme elle a un goût prononcé pour « le propre », Isaure décide de devenir femme de ménage.
Selon les premières critiques formulées sur son livre, le récit de son travail est intéressant parce qu'elle ne se borne pas à raconter ce qu'elle fait. « Elle imagine la vie de ses employeurs, ce qu'ils veulent bien montrer et ce qu'ils voudraient au contraire cacher. » (Na Dia Onirik.net). Isaure décrit l'envers du décor.
Elle raconte les intérieurs, mais également l'attitude adoptée avec elle. Et là, ça finit par coincer, le récit fait grincer des dents. Méprisée, rabaissée, la femme de ménage n'est personne pour nombre de ses employeurs ou quelqu'un qui ne mérite pas qu'on s'y intéresse. Si les premières pages du livre font rire, l'indignation fait progressivement place au rire.
Isaure a fini par mal supporter ce carcan humiliant. Elle n'a pas renoncé à ce travail pour autant et s'est lancée dans la rédaction de son expérience. Elle nous livre ainsi un témoignage authentique sur le quotidien d'une femme de ménage, « celle qui effleure la surface des objets et rend présentable l'inavouable ».