Toy Stories
Vidéo en anglais mais toute meugnonne, comme les jouets de cette petite fille de 3 ans. Pays des peluches, pays des noms propres, pays de cocagne de vocables inventés. Vocabulaire enfantin, enfantasque. Les mots et les choses entremêlés. Animisme : tout a un nom qui lui est propre, une parenté dûe à la proximité. La girafe est la maman du lion. Elle n'a pas d'autre nom que d'être la mère de Lionsak. Le père du lionceau est un tigre bien sûr. Barré ! D'où Nutsak. Néologisme qui babille. Et comme ça, en ribambelle, une mytholohgie mi animale mi humaine tapisse la chambre remplie de jouets. De jouets et d'êtres imaginaires, invisibles à tout décrypteur potentiel. On ne voit bien qu'avec le cœur, hein ? Damnit ? Il sort d'où ce nom ? D'un coup de marteau sur le doigts de papa, je suppose. Incongru car rare ! Rare et vociféré. Il mérite bien un personnage. Hé oui ! Freud nous a montré qu'à cet âge, on est un pervers polymorphe (en fait non, on ne l'est pas mais l'adulte le perçoit après coup comme ça).
Le chat lui. Vrai, réel. Vieux et "Kind of a dick" (Je ne traduis pas...) donc, un personnage bourru, griffu, malotru. Pas malléable comme les autres, quoi. Souffre douleur, j'imagine. Il n'a pas d'autre nom que Poor Cat. Distance distance. Méfiance. Autant on s'approprie les peluches, on recrée ses copains pendant leur absence ; autant cette boule de poils souvent griffue, on en fait une sorte de monstre acéphale qui cetrifuge toutes les attirances et toutes les peurs que les mots rassurants avec leur enveloppe joliment sonore ne peuvent encore incarner. Pensez-vous, à 3 ans, l'univers n'est jamais qu'un livre d'images qu'il s'agit de nommer.