La légende de George Lucas voudra (dans un futur prochain) qu’il aura été l’homme de son propre succès.. et de sa propre déchéance. Confortablement installé sur son lit de billets verts, le créateur originel de la franchise STAR WARS n’en peut plus de remanier ses films à chaque nouvelle technologie. Ressortie de la trilogie première (épisodes IV, V et VI) dans les années 90, métamorphose DVD ou Blu-Ray des six épisodes. Et voici la 3D! Hérésie pour le fan, la reformulation du premier épisode (chronologiquement dans l’histoire) en relief laisse à désirer. Mais étrangement, la formule marche toujours.
LA MENACE FANTOME signait le (vrai) retour sur grand écran de la saga, le début des origines du mythe. Plus clinquant que bricolé, l’épisode ne fait pourtant pas défaut aux originaux, alignant cette fois plus de moyens, un casting spatial (Neeson, McGregor, Portman, Yoda…) et la même formule ; un mix de combats à plusieurs niveaux (dans l’espace, sur Terre, entre Jedis), du politique, quelques grammes de relations humaines, et des vaisseaux. Lucas négocie donc bien le virage, et offre de quoi se rassasier, ouvrant les portes d’une nouvelle trilogie dont les défauts majeurs se feront jour dans les épisodes suivants. Plutôt intelligent, George introduit quelques personnages majeurs de sa série originelle, fait quelques clins d’oeils pour le reste, et boucle son spectacle sans sourciller sur la prochaine chute de la République. Son discours politico-social, presque une analogie des Etats-Unis, reste camouflé (mais on peut s’amuser à le développer). L’a t-il fait exprès? Peu importe… On retrouve quand même ses bons vieux démons, l’envie de faire de la comédie sans le savoir (l’insupportable Jar Jar Binks, conspué par le public majeur). Alors, ce passage à la 3D?
L’épisode I date de 1999, soit un fossé technologie de presque treize ans. Depuis, les films ont énormément évolués. La transformation non anticipée en 3D provoque donc quelques clashs sévères. Si l’impression de profondeur est parfaitement restituée, et plutôt sympathique pour un univers riche comme STAR WARS (plus réaliste qu’un AVATAR aussi), certains plans laissent clairement à désirer. Les technologies s’entrechoquent, et certaines incrustations souffrent énormement de leur conversion en relief. Reste quelques grands moments, essentiellement la course de pods en plein désert, qui était déjà assez énorme à la base. Revoir STAR WARS en 3D n’apportera donc aucune forme de contentement aux fans hardcores de la saga, mais reste assez plaisant pour les autres. Oui, voir des barbus avec des sabres lasers se mettre dessus, en plein écran, on en redemandera toujours..
Nota Bene : Lucasfilms étant peu courageux, les autres films n’auraient apparemment pas été convertis encore, attendant le verdict de cette première ressortie. Il nous faudra donc attendre plusieurs mois avant de voir la suite… ou sinon on se rematte les Blu-Rays. En 2D.