Attention ! Michel Gondry se lance dans la bande dessinée, et ça va faire des dégâts ! Tandis que l’Île de France, dirigée par l’indéboulonnable Johnny Hallyday, est en pleine guerre civile contre la Province, elle doit rappeler sous les drapeaux quatre ex-étudiants qui avaient réussi à échapper au service militaire de manière plus ou moins honnête. L’heure est grave : la menace communiste se rapproche sous les traits de jeunes femmes sur-entraînées et incroyablement sexy, et cette fois-ci, rien ni personne ne saurait exempter nos quatre tire-au-flanc. Et le fait que l’un d’entre eux soit décédé ne change rien à l’affaire !
Nos trois compères devront donc commencer par exhumer leur camarade, qui s’avère finalement posséder quelques ressources en tant que mort vivant, avant de partir au combat. Un combat malheureusement perdu d’avance, et nous vous laissons découvrir par vous-même leur triste destin.
On ne vous le cache pas, et la couverture de cet album annonce clairement la couleur, Michel Gondry ne séduira pas les adeptes du dessin hyper léché. Amateurs de proportions académiques et de perspectives tirées au cordeau, passez votre chemin car ce livre n’est pas pour vous. L’intérêt de On a perdu la guerre, mais pas la bataille est ailleurs. Un scénario imprévisible et totalement déjanté, un dessin au petit bonheur, mais surtout le talent de Michel Gondry pour rendre finalement logiques les situations les plus rocambolesques, suffisent à donner à cet album un petit air de Pravda la Surviveuse, l’héroïne pop de Guy Peellaert. Et rien que pour ça, l’album vaudrait déjà le détour !
On a perdu la guerre, mais pas la bataille
48 pages
Parution le 15 février 2012