Titre : Tunis, par hasard
Auteur : Anne-Christine Tinel
Editeur : Elyzad
Nombre de pages : 144
Date de parution : février 2008
Auteur :
Née en 1968 à Lyon, agrégée de lettres modernes, Anne-Christine Tinel a une pratique diversifiée de l’écriture, à travers celle de livrets d'opéra et de pièces de théâtre.
Présentation de l'éditeur:
Une jeune Française quitte son pays après avoir vécu un traumatisme. Elle s’installe à Tunis pour se perdre dans l’oubli de sa propre douleur. Son regard sur la société est souvent sans concessions, parce qu’elle-même est blessée. Pourtant, une rencontre avec sa voisine, Farah, va donner lieu à une plongée dans le récit, à travers lequel la narratrice tente de percer le secret de cette femme tunisienne, qui l’intronise dans la vie des Orientaux. Dans le temps où elle cherche à comprendre Farah, de façon assez énigmatique elle se réconcilie avec elle-même, et avec son passé.
Mon avis :
"Il y a des moments où la fuite semble le seul moyen de continuer à vivre."
Au départ, je suis d'emblée surprise et gênée par le style un peu télégraphique et le côté impersonnel. Pas de prénom, elle parle de l'enfant. Nul doute qu'il y a une blessure profonde, une urgence. La narratrice est venu se réfugier près de Tunis, avec son fils. Peut-être pour retrouver ses racines algériennes et se reconstruire dans un pays qui lui rappelle son enfance. Ce point n'est pas suffisamment développé. Elle aime se sentir méditerranéenne mais semble critiquer le comportement des femmes et des hommes qu'elle rencontre.
Mais la douleur la rend peureuse, acerbe sur cette vie bruyante, sur le comportement des femmes soumises et des hommes autoritaires. Cette hospitalité débordante l'exaspère parfois.
Toutefois, c'est auprès de ces femmes et surtout de Farah qu'elle va comprendre le vrai lien amoureux. Le style devient alors plus souple, l'histoire plus romanesque. En connaissant l'histoire de Farah, la narratrice va enfin oser lire les lettres de son mari qu'elle a entassées depuis un an. La reconstruction paraît alors un peu rapide mais l'exil à duré quatre ans. Guérit-elle par l'espace ou le temps ou en écoutant les blessures des autres?
L'auteur décrit ainsi la place des femmes et le rôle de l'homme dans la société méditerranéenne, le sentiment de rejet de la culture orientale par l'Occident.
C'est un premier roman intéressant qui manque peut-être d'osmose, de transitions entre les différentes parties. À la fin du roman, je comprends le cheminement de la narratrice mais peut-être qu'une plus large introspection aurait pu mieux éclairer les voies de sa guérison.