L'étude menée par des chercheurs de l'Université of Alabama (Birmingham-USA), du Swiss Federal Institute of Technology (Zurich), de l'Université de São Paulo remet « au goût du jour » les fréquences électromagnétiques pour diagnostiquer et pour stabiliser les tumeurs cancéreuses. Cette étude vient compléter 2 études précédentes allant dans le même sens de 2009 et 2011 (2-3).
Les chercheurs rappellent les applications déjà reconnues des fréquences électromagnétiques, dans la réduction des fractures de certains os, la réduction de la douleur ou la cicatrisation des plaies après une intervention chirurgicale. Les 2 études précédentes montrent respectivement comment des fréquences spécifiques peuvent être utilisées pour diagnostiquer les tumeurs (2) et comment l'utilisation clinique de fréquences spécifiques parvient à traiter un carcinome hépatocellulaire avancé et à stabiliser la maladie pendant près de 5 ans.
Les champs électromagnétiques, une grande préoccupation en Santé publique : Ces nouveaux résultats sur les effets biologiques induits par les AM-EMF, par ailleurs grande cause de préoccupation en santé publique, relance le débat sur les effets bénéfiques de ce type de thérapie. Selon les auteurs, l'ensemble de ces données devrait pouvoir rouvrir une évaluation de ce type de traitement potentiellement efficace pour le cancer mais aussi d'autres maladies. Car cette étude démontre qu'en fonction de l'amplitude on peut cibler les cellules tumorales en épargnant les cellules normales.
L'éditorial soulève quelques questions liées à cette étude : Quelle explication aux changements génomiques induits par les fréquences électromagnétiques ? De quelle nature est l'inhibition de la croissance des cellules tumorales, quelle est la persistance des effets ? Est-ce que les cellules au fil du traitement réduisent ou augmentent leur sensibilité aux champs électromagnétiques? Les cellules humaines réagissent-elles comme les cellules animales-ce qui permettrait de tester les traitements sur des cellules animales- ?
De nombreuses inconnues subsistent donc encore dont la définition précise de la fréquence du signal en fonction des différents cancers et types de croissance physiologiques. Cette nouvelle étude et son commentaire restent néanmoins un appel au financement de recherches futures, dans un contexte de méfiance documenté de danger sanitaire des champs électromagnétiques.
Sources:
British Journal of Cancer (2012) 106, 307–313. doi:10.1038/bjc.2011.523 Published online 1 December 2011 “Cancer cell proliferation is inhibited by specific modulation frequencies”
(2)Cancer Res 28: 51–60 Amplitude-modulated electromagnetic fields for the treatment of cancer: discovery of tumor-specific frequencies and assessment of a novel therapeutic approach.
(3) Br J Cancer 105: 640–648 Treatment of advanced hepatocellular carcinoma with very low levels of amplitude-modulated electromagnetic fields.