La perspective de la représentation de Tartuffe à la Coursive la semaine dernière m’a amené à l’intégrer dans le cours de théâtre de premières. Il faut consacrer l’étude à une œuvre intégrale et « inviter » les élèves à en lire au moins une autre : comme j’étudie Dom Juan, c’est donc aux élèves de faire l’effort vers Tartuffe et certains ont pu me rejoindre un soir de la semaine dernière pour assister à une interprétation de cette belle pièce qui est l’une de mes favorites du maître.
Il y a toujours appréhension quand on amène des élèves au théâtre assister (pour certains) à leur première représentation ! Certaines mises en scène sont tellement discutables ou ennuyeuses... Tartuffe est une pièce vigoureuse, pleine d’audace et d’humanité. Elle met en jeu les passions et une violente remise en question des fondements religieux de l’époque.
C’est pour cette raison que sa représentation a été aussitôt interdite par une obscure « Compagnie du Saint Sacrement » au moment de sa création en 1664. Alors, en guise de réplique, Molière reprend aussitôt la plume et écrit Dom Juan qui sera, elle aussi, interdite un peu pour les mêmes raisons ! Opiniâtreté renaissante de l’infatigable moraliste témoin de son temps ! On y revient demain pour une série de cinq articles sur cette représentation de Tartuffe.