Faux suspens et vraie dérive. Les appels du pied répétés à l’électorat FN ne relevaient pas d’une simple tentative de séduction mais bien d’une volonté de mariage forcé. Sarkozy-Guéant, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Une vision partagée d’une xénophobie d’Etat conçue comme le paravent d’une politique sécuritaire qui restera dans les annales pour son bilan calamiteux. Les policiers eux-mêmes après avoir eu les yeux de Chimène pour Nicolas ministre de l’Intérieur ont déchanté en découvrant un Sarkozy président qui leur a imposé simultanément RGPP et politique du chiffre. Une chose et son contraire qui se sont traduites par un malaise inégalé chez les policiers et des statistiques maquillées qui ne trompent personne.
Les deux modèles de Nicolas Sarkozy sont Georges Bush et Silvio Berlusconi. Le premier pour sa vision manichéenne du monde résumée dans le concept de « combat pour la civilisation » décrété après le 11 septembre. Un alibi de première main pour faire main basse sur les réserves pétrolières irakiennes et faire tourner les usines du lobby militaro-industriel. Le second pour avoir assuré son maintien au pouvoir malgré les scandales sexuels et les procédures judiciaires par le biais d’une alliance solide avec l’extrême droite italienne.
Sous cet éclairage, la promesse de campagne éclair évoquée par Nicolas Sarkozy il y a plusieurs mois déjà trouve tout son sens. L’élimination sur tapis vert de Marine Le Pen rebattrait toutes les cartes et révélerait l’architecture jusque là cachée des dérapages qui n’en étaient pas : identité nationale, lutte contre l’islamisation. Elle justifierait également la bienveillance de l’Élysée à l'égard de la droite populaire au sein de l'UMP dont l'un des rôles est de constituer un sas vers le FN.
Comme par hasard, un sondage IFOP, opportunément publié dans le Journal du Dimanche du 5 février, pose pour la première fois des chiffres sur une configuration inédite dans laquelle Marine Le Pen, ne serait pas candidate. Un sondage sur mesure qui indique que dans ce cas de figure, Nicolas Sarkozy ferait jeu égal au premier tour avec François Hollande.
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