Economiesuisse : la myopie orchestrée

Publié le 07 mars 2008 par Kalvin Whiteoak

Voici que les très blochéro-couchepiniens-merziens "penseurs" d'économiesuisse se lancent dans la désinformation la plus totale en prétendant dans une lettre ouverte au ministre allemand des finances signée de l'opiniâtre mais dramatique Gerold Bührer que la Suisse n'est pas un paradis fiscal, mais un territoire fiscalement attrayant.

Outre qu'il faut être assez jésuite pour voir la différence entre un paradis fiscal et un territoire fiscalement attrayant, cette affirmation est une contre-vérité. La Suisse n'est pas seulement une oasis fiscale, c'est un repaire pour fraudeurs de tous poils et de tous acabits en matière fiscale. Et cette même Suisse en tire des sommes coquettes et terme d'impôt à la source, d'impôts directs induits et d'honoraires bancaires et fiduciaires depuis des lustres. Et donc des emplois, et donc de la croissance, et donc des revenus qui se transforment depuis des décennies en rente. Le pétrole de la Suisse c'est la fraude fiscale. On voit d'ici les jésuites de service vouloir comme d'habitude faire la preuve qu'évasion fiscale n'est pas synonyme de fraude fiscale. Il faut être suisse et conseiller fiscal pour faire la différence, en ayant pris soin de s'armer préalablement de la plus aiguë des mauvaises fois.

Chercher à contourner la loi ne serait pas la violer. Chercher les trous béants dans la loi ne serait qu'un sport. Chercher comment faire en sorte que l'inspecteur fiscal ne porte pas trop d'intérêt à telle ou telle pièce serait un art ou une recette de cuisine. Etc… non il faut revenir sur terre et cesser de geindre.

La Suisse a trop longtemps profité de ce sport qui fait sourire ceux qui le pratiquent et qui fait mousser les autorités étrangères et les petits contribuables suisses salariés. Si notre pays veut se mettre au diapason éthique des grandes nations occidentales, il n'y a qu'une chose à faire: cesser de faire la différence entre fraude et évasion fiscale, modifier les textes en conséquence et poursuivre les fraudeurs.

Quand on aura mis ce genre de mesures en place, alors viendra le moment de discuter de véritable compétitivité fiscale. Et là on ne pourra pas objecter à la Suisse qu'elle n'est qu'une zone de non-droit en matière d'application internationale des règles de droit fiscal avec la bénédiction politique de la Confédération et des cantons, trop heureux qu'ils sont d'encaisser et de pouvoir décaisser n'importe comment.