En rentrant chez moi tout à l’heure, je découvre la dernière connerie qui fait couler beaucoup (trop) d’encre en ce moment. Une vague de censure s’en prend aux affiches du dernier spectacle de Stéphane Guillon (jugée trop politique en cette période d’élection, pour une petite phrase faisant allusion au président-candidat – la bonne blague !), du dernier film de Jean Dujardin (atteinte à l’image de la personne humaine – Ah ouais !!Quand même…) ou encore du dernier « Underworld » uniquement interdite à Marseille, car il ne faudrait pas que l‘heure devienne grave et que ses habitants commencent à se tirer dessus (Quoi ! Ils le font déjà ?!) tout en se prenant pour des vampires, des loups-garous et autres créatures de la nuit susceptibles d’aggraver la situation… Nous vivions une bien triste époque, celle d’un politiquement correct poussé à outrance. On entend gronder, se quereller de tous cotés, tous ces gens qui n’ont rien de mieux à foutre que de se prendre la tête pour…une affiche de film. A croire qu’une bonne guerre ferait du bien et permettrait peut-être d’unir les gens ! Il faut le dire, certaines personnes ont le don unique et absolument fantastique de parvenir à déceler le mal dans n’importe quoi (mis à part peut-être lorsqu’il s’agit de femmes à moitié à poil, dans des positions plus que suggestives, utilisées pour vendre des chaussures ou du yaourt) et se font donc un devoir de l’anéantir. Une tsunami de puritanisme nous submerge dans notre bonne vieille France et tend à faire disparaitre toute trace de sourires (pourtant si rares) sur nos visages. On ne rigole pas avec l’adultère !! Il faut protéger nos enfants ! Mais quels enfants ? Ceux de la génération internet ?
Ce grave manque d’humour, cette façon très française de tout le temps se prendre au sérieux, tous ces faux combats, ces faux problèmes que l’on s’inventent : comme pour nous donner une raison d’être les premiers consommateurs d’antidépresseurs; sont les symptômes d’une terrible maladie et en viennent à me faire penser que nous vivons vraiment dans un pays de cons(ervateurs) où le plus infime manque d’orthodoxie provoque une montée au créneau d’innombrables associations souffrant d’un grave délire obsidional. Le second degré aurait-il disparu ? Ce ne sont que des affiches de films bordel ! Je ne pense pas qu’une affiche comme celle des « Infidèles » va pousser l’homme qui respecte les femmes à soudain les mépriser comme elle ne poussera pas le phallocrate à les respecter. Et en quoi le fait de tailler une pipe à un homme est-il dégradant pour la femme ? Encore un discours de mal baisé(e)s réactionnaires ! Les deux principaux personnages sont certes machos mais CE SONT DES PERSONNAGES ! Il est assez paradoxal que des gens qui ne font pas la différence entre une fiction et la réalité s’inquiètent que d’autres puissent ne pas la faire…Il est évident que l’affiche en question n’est pas très finaude, mais doit-on pour autant s’emporter aussi violemment et stigmatiser le sieur Dujardin jusqu’à en arriver à parler de lui refuser l’oscar mérité tant attendu ? Selon l’ARPP «ces affiches sont clairement de nature à heurter, à choquer une partie du public » […] Sans déconner ?! Je pensais qu’une affiche devait servir à refléter, annoncer et promouvoir le film à venir ! Une efficace opération de communication, auxquelles certaines féministes(les avis sont très partagés parmi la gent féminine) auront grandement contribué. Remercions-les pour cette superbe promotion! Et gratis avec ça ! Et ça critique, ça critique un film que personne n’a vu…Avant cette polémique, je n’avais absolument pas entendu parler de ce film, maintenant j’ai bien envie d’aller le voir… Juste pour en emmerder quelques un(e)s…
Cela me rappelle la polémique autour de la photo (une femme nue dans un chariot de supermarché) qu’avait utilisée Saez pour son dernier album et qui était passée entre les griffes malveillantes de la censure. « Les publicistes portant le drapeau de la nature féminine… Laissez moi rire […] J’ai honte pour ces gens, honte pour mon pays, honte pour ce qu’il est devenu, honte pour cette autocensure que la société s’inflige à chaque fois qu’elle ouvre sa bouche. Et dire que nous étions d’avant-garde un jour […] dixit Damien Saez.
« La femme objet » ai-je pu entendre. Tout de suite les grands mots. Je peux concevoir que l’affiche des « Infidèles » puisse déplaire, bien qu’elle colle parfaitement à l’esprit du film, mais pourquoi alors ne pas s’élever contre le sexisme ordinaire omniprésent à la télévision ou contre certaines publicités, pour certaines beaucoup plus « dégradantes » comme par exemple cette publicité pour Digital où je ne vois absolument pas l’intérêt pour la femme d’être nue : (http://www.youtube.com/watch?v=tY8wvkIb1oo&feature=player_embedded)
Il est quand même hallucinant qu’une affiche (je n’ai pas vraiment parlé des deux autres du coup) choquent plus certaines féministes que la pauvre âme en train de mourir de froid et de faim dans la rue après s’être pissé dessus…Ou bien n’est-ce qu’un odieux prétexte pour brasser de l’air…J’adresse donc un message aux féministes « extrémistes » : Calmez un peu vos ardeurs, et analysez un peu plus posément les choses car si on y réfléchit bien, ce film en question n’a-t-il pas plus l’air de moquer les hommes à grands coups de clichés plus que de réduire la femme à un objet ? Arrêtez de trouver n’importe quel prétexte pour vous opposer inutilement aux hommes et creuser un peu plus le fossé entre nous au nom de l’égalité des sexes… Vive les femmes, les hommes et la liberté d’expression !
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