Il est pratique, Tintin. A chaque fois qu'on fait une exposition de collectionneurs, on peut le convoquer à un titre ou à un autre. Il s'insère dans tous les sujets. Encore cette année, avec le choix de l'association de parler du monde de l'enfance. Du monde de leur enfance pour certains d'entre eux, quand les albums de Tintin ne parlaient pas d'un passé révolu mais évoquaient une réalité encore concrète. Tintin n'est pas seulement un objet de collection qui se décline en nombreux produits dérivés, mais aussi, de part les sujets abordés, un objet d'histoire, qui nous parle d'un passé révolu pour la jeune génération qui n'a rien connu de tous les sujets qu'il aborde.
Tintin au Congo par exemple, c'était l'époque coloniale, quand la France avait encore de nombreuses possessions sur toute la planète, notamment en Afrique. Ces pays sont aujourd'hui indépendants, mais la langue française et les liens culturels sont restés. Ils n'ont plus les mêmes ancêtres Gaulois que nous, mais ce sont nos frères de la francophonie.
Tintin au pays des Soviets ! Les gens de ma génération sont les enfants de la glasnost et de la perestroïka, qui par un soir d'automne ont vu tomber le mur de Berlin, que les plus anciens parmi nous avaient vu construire. Qui sait encore, parmi les jeunes, sauf à avoir lu des livres d'histoire consacrés à cette période, ce qu'est, ou plutôt était, un soviet ? Nous, nous les avons bien connus, en avons entendu parlé et vanté les mérites à l'époque.
On a marché sur la Lune. Encore un titre historique. Lors de son discours d'investiture en 1960, le président Kennedy avait promis qu'on enverrait un homme sur la Lune. Tintin l'a fait !
Oui, notre ami Tintin - il est belge, mais néanmoins francophone - est un monument de notre histoire nationale, un objet d'attention et de vénération. Inusable et qui par conséquent a parfaitement sa place dans les expositions de collectionneurs !