Critique Ciné : Pater, entre réalité et fiction...

Publié le 05 février 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

Pater // De Alain Cavalier. Avec Vincent Lindon, Alain Cavalier et Bernard Bureau.


Pater c'est avant tout une expérience. C'est un essai. Ce film n'est pas vraiment un film au fond, mais plus une sorte de documentaire qui s'amuse avec les codes de la fiction pour raconter une histoire entre réalité et fiction. Je ne suis pas fan de Vincent Lindon, je pense que c'est un acteur difficile d'accès dans le sens où il m'apparaît toujours désagréable. Dans ce film j'ai découvert un acteur différent. On voit clairement qu'il apparaît vrai, dans ce film. Ce que j'ai aimé avec Pater c'est que l'on raconte des histoires tel des strates. Mais ce film est vraiment bizarre, mais aussi un film malicieux qui utilise tout ce qu'il peut utiliser à son avantage. Alors que le film dit "maison" a fait son retour dans le monde de l'horreur (Paranormal Activity) avec succès, Pater emploi un procédé similaire uniquement pour nous montrer la vérité. Le soucis est cependant d'avoir rendu le film difficilement accessible. On jubile certes mais le sujet du film est vraiment destiné aux avertis et / ou aux fans de Vincent Lindon et / ou aux fans du cinéma d'Alain Cavallier que je ne connaissais pas jusqu'ici.
Pendant un an ils se sont vus et ils se sont filmés. Le cinéaste et le comédien, le président et son 1er ministre, Alain Cavalier et Vincent Lindon. Dans "Pater", vous les verrez à la fois dans la vie et dans une fiction qu’ils ont inventée ensemble.
Curieusement, l'histoire de Pater n'a pas vraiment de sens. On est baladé entre réalité et fiction, entre un acteur et un président, un réalisateur et un premier ministre, … Mais ce que je peux apprécier avec Pater c'est vraiment d'avoir tenter. Car le dispositif est intriguant tout de même. Enfin, quand j'ai lu le pitch du film je n'étais pas très chaud pour le voir, et puis j'ai vu que le film avait un assez gros succès auprès des critiques, mais aussi des gens qui ont pu le voir au cinéma. Alors une fois que le films débute, on se demande dans quelle aventure on a bien pu embarquer. La première scène est d'ailleurs très symbolique de ce qu'est le film, avec une caméra qui capte le regard de Vincent Lindon et nous donne envie de manger. Oui, car dans ce film, on mange souvent. C'est un rapport étrange qu'il y a encore la nourriture et le film d'ailleurs. Je m'y attendais point.
Pater apparaît alors comme un grand bazar, mais un bazar malicieux et filou. On ne sait jamais vraiment dans quel partie du film on est, ou la réalité ou la fiction. C'est une expérience qu'il faut vivre pour vraiment voir de quoi il ressort. Alain Cavallier apparaît comme un cinéaste fantasque qui veut surprendre et tente de nous sortir du cinéma qui de nous jours à pris un rythme mécanique. Il offre donc une césure dans le cinéma français. Je pense juste que pour un premier exercice c'était pas mal mais si jamais il devait venir à refaire un film de ce genre alors il faudrait bien plus soigné les dialogues. L'improvisation est parfois bâclée. On a l'impression d'être au beau milieu de discussions pas toujours passionnantes. Aller, je vais vous conseiller ce film qui va rompre totalement avec ce que vous connaissez du cinéma. Sans être pompeux, qui plus est.
Note : 7/10. En bref, une expérience de cinéma. Le soucis reste quand même son côté peu accessible.