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France 2012 : le diagnostic

Publié le 05 février 2012 par Copeau @Contrepoints

France 2012 : le diagnosticMesdames et Messieurs les Représentants de la Nation (et les autres),

Nul ne peut aujourd’hui ignorer que notre pays égaré se trouve dans un état proche de la perte de conscience. Perte de conscience morale, politique, économique et sociale.

Mais, à votre niveau et par extension à tous les niveaux de l’État providence, s’est-on jamais réellement posé la question de savoir pourquoi la France était ainsi au trente-sixième dessous ?

Aussi, quand Nicolas Sarkozy mobilise simultanément quelque six chaînes de télévision (sauf erreur ou omission de ma part) pour faire part au peuple de ses ultimes projets, j’aurais avant tout apprécié qu’il commence par dire la vérité. C’est-à-dire que le Président de tous les Français pose le bon diagnostic sur l’incroyable accumulation de dysfonctionnements qui font, Monsieur le Président, que votre fille, la France, est désespérément muette !

D’ailleurs, voici in extenso le diagnostic brut de décoffrage que nous avons reçu de la part d’une jeune femme à la tête d’une PME et auquel nous adhérons sans aucune restriction. Nous avons la faiblesse de vous mettre au défi d’en contester les termes :

  • Paupérisation croissante des classes moyennes.
  • Salaires minables.
  • Délocalisations et fermetures d’usines à la chaîne.
  • Inflation administrative.
  • Sous-capitalisation des entreprises.
  • Retraites du privé en perdition.
  • Taxes sur tout ce qui bouge.
  • Destruction des libertés.
  • Système démocratique perverti.
  • Élus et copains qui s’en mettent plein les poches et népotisme à outrance (ils ne se cachent même plus).
  • Récession, chômage et inflation ensemble.
  • Pays ruiné.
  • Services publics à vau-l’eau.
  • Augmentation des SDF.
  • Loyers monstrueux pour un rendement nul pour le bailleur.
  • Immigration de peuplement qui nous dénigre et ne travaille pas (inemployable).
  • École en déroute.
  • Hôpitaux indigents et sécu en ruine, avec impossibilité pour les gens de se soigner en raison de la cherté des mutuelles (avec la sécu il faut payer deux fois).
  • Police inefficace et arbitraire, insécurité grandissante, justice indigne, prisons débordées, fripouilles et fous sanguinaires en liberté.
  • Armée en voie de disparition et parfois islamisée.
  • Zones de non-droit possédant des armes de guerre.

Tout le monde voit que depuis soixante ans nous appliquons les mêmes solutions : aides à la consommation, partage du travail, embauche de fonctionnaires, meccano industriel, mesures d’aides ponctuelles, construction de HLM.

Tout le monde a remarqué que les solutions proposées par les candidats sont exactement les mêmes, et ne modifient pas d’un iota la politique générale suivie depuis 60 ans et aggravée depuis 1981. Marine est la seule à élever la voix contre les dérives de l’immigration encouragée et du racisme anti-Français, mais ses solutions (à l’exception de la suppression d’aides inconcevables) sont inadaptées. Pour le reste elle est nullissime.

Tout le monde commence à comprendre qu’il y a connivence entre les syndicats de la fonction publique et les majors de la haute administration et des grandes entreprises (tout ce beau monde fonctionnant en réseaux d’influence), cela se ressent même violemment à l’intérieur des entreprises d’État où le personnel vit très mal certaines situations.

Mais personne ne veut faire le lien entre le diagnostic et le maintien de cette politique vouée à l’échec. Personne n’accepte de la remettre en question parce que trop de gens ont peur d’y perdre quelque chose. Ils ont horreur du vide. Chacun a son petit avantage et une peur bleue de le perdre, parce qu’il craint -peut-être à juste raison – que le renoncement à ce petit avantage ne lui apportera rien en échange.

Pour leur faire accepter la vérité il faut les rassurer, et leur laisser penser qu’ils peuvent y trouver leur compte. Or, je ne suis pas certaine que les 3,5 millions de fonctionnaires inutiles et leur famille, la moitié des RSA qui mettent du beurre (noir) dans les épinards, les assistés en tout genre, les privilégiés des régimes spéciaux qui bossent 20 heures par semaine payées 100 (SNCF – Air France), les exonérés d’impôt qui en demandent toujours plus, les logés en HLM qui n’ont aucune raison d’y être, etc. trouvent réellement avantage en renonçant à ça. Et ça représente du monde.

Malheureusement, il faut reconnaître à leur décharge que chaque fois qu’on leur a promis du changement, ils y ont perdu. Chaque fois qu’un politique parle de baisser les impôts ou d’améliorer les services publics, il taxe d’un côté ce qu’il a donné de l’autre, et le résultat est pire qu’avant.

Nous avons un atout : le diagnostic fait apparaître qu’il n’y a PLUS RIEN de positif, l’argument massue est donc qu’on n’a plus rien à perdre à essayer autre chose (mis en caractères gras par Ph.R).

Comme tout un chacun peut ici même le constater, nous récusons avec la plus grande énergie la langue de bois que les politiques ne manquent pas de pratiquer avec brio pour décerveler le peuple. L’action politique, paraît-il, n’aurait de sens que si ses praticiens la rendent hermétique au vulgaire, en d’autres termes vous et moi.

Enfin, la nature (et la politique) ayant horreur du vide qui caractérise la France contemporaine, il faut donc de toute urgence remplir ce vide sidéral avec une nouvelle politique dont aucun des candidats en lice n’a la moindre idée exacte et pour cause : en effet, au XXIème siècle, la France sera libérale ou ne sera plus rien, définitivement.

À bon entendeur…

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