La situation des libertés politiques et économiques ne s’améliore pas en France selon les index de la Fondation Heritage et de The Economist.
Par Aymeric Pontier
Les libertés politiques : la France à la 29ème place
En 2011, la France avait été rétrogradée dans les démocraties « imparfaites » aux côtés de l’Italie. Cette année, on gagne deux petites places, mais rien ne change vraiment. Le rapport critique toujours la faible participation des citoyens dans la prise de décision, le fossé qui se creuse entre le peuple et les élites, et pointe une fois de plus le contrôle des médias et les atteintes à la liberté d’expression. Notamment, en ce qui concerne « l’auto-censure » de certains journalistes, du fait de la concentration des groupes de médias, des subventions accordées par les gouvernements, et de la peur de perdre son emploi…
Il faut noter cette attaque acide de The Economist de la gestion de la zone euro qui vaut le détour :
L’année 2011 est marquée en Europe par une érosion de la souveraineté et de la responsabilité politique, associée aux réponses apportées à la crise de la Zone Euro. Dans certains pays, des politiciens démocratiquement élus ont été remplacés par des technocrates pour diriger les gouvernements. Les décisions politiques ne sont plus prises par les élus, choisis par la population, mais par les créanciers du pays, la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne, et le Fonds Monétaire International.
Les libertés économiques : la France à la 67ème place
Par rapport à l’année dernière, la liberté économique en France a légèrement régressé selon la Fondation Heritage. Dans l’index 2012 de la fondation, la France est passée de la 64ème à la 67ème place, mais reste dans la catégorie des pays « modérément libres ». La Fondation justifie cette baisse par une détérioration de la liberté d’entreprise et une mauvaise gestion des comptes publics. Bien que la France se situe toujours dans la moyenne mondiale, elle n’est que 30ème sur les 43 pays de la zone « Europe ».
Parmi les grands changements, la France baisse de 11 points sur le critère « dépenses publiques », mais il s’agit là d’une erreur commise par la Fondation Heritage. En effet, l’année dernière la Fondation estimait que les dépenses publiques représentaient 52,8% du PIB, alors que le chiffre réel se situait aux alentours de 57%. Pour l’Index 2012, la Fondation a cessé de sous-estimer le niveau des dépenses publiques, d’où cette rétrogradation importante. Sans cela, le score de la France serait sûrement resté stable…
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