La recherche montre que les hormones sexuelles, testostérone, œstrogènes et progestérone agissent dans une région clé du cerveau, en commutant certains gènes sur on et d'autres sur off. Lorsque les chercheurs travaillent à activer ou désactiver ces gènes un par un, les animaux montrent des changements subtils mais importants leurs comportements selon leur sexe d'une manière similaire aux comportements retrouvés chez les humains.
Un seul gène suffit…Dans d'autres études, les chercheurs ont examiné les effets de la désactivation de ces gènes. Lorsqu'il manque un seul de ces 16 gènes, les souris semblent d'abord se comporter normalement. Mais avec une observation plus attentive, ces souris montrent des différences significatives dans les comportements sexuels spécifiques. Par exemple, les femelles génétiquement transformées pour un gène mettent plus de temps pour à mettre leurs petits au nid ou à les défendre contre un intrus. La suppression d'un autre gène rend les femelles, ou les mâles, deux fois moins réceptifs à l'accouplement. Les comportements spécifiques en fonction du sexe peuvent donc être modulés en désactivant un gène.
Ce qui est remarquable soulignent les auteurs, c'est qu'à première vue, les souris semblent normales, mais en fait, la désactivation d'un gène modifie de manière importante un comportement spécifique lié au sexe. Ces variations génétiques pourraient expliquer les différences de comportement non seulement entre les deux sexes, mais aussi des différences de comportements au sein d'un même sexe. Par exemple, pourquoi certaines souris mâles sont plus agressives que d'autres ou pourquoi certaines femelles sont plus attentives à leur progéniture.
Les chercheurs doivent encore comprendre comment ces différences d'expressions géniques conduisent à ces différences de comportement, même si les chercheurs associent déjà certains gènes à l'envoi ou la réception de messages neuronaux dans le cerveau. Il reste également à comprendre comment ces programmes d'expression génique masculins et féminins peuvent être influencés par les interactions sociales.
Source: Cell, Volume 148, Issue 3, 596-607, 3 February 2012 doi:10.1016/j.cell.2011.12.018 Modular Genetic Control of Sexually Dimorphic Behaviors (Visuel © LanaK - Fotolia.com)