Ce Samedi 4 Février restera une journée noire dans l’histoire de la civilisation humaine. L’ONU vient de montrer son impuissance. Il n’y a rien à faire, une dictature reste une dictature et les dictateurs se soutiennent. C’est ainsi que la Russie de Poutine et la Chine de Hu Jintao, contempteurs de la liberté des peuples, refusent obstinément toute condamnation du crime contre l’humanité perpétré par Bachar al-Assad en Syrie. On peut se demander quelles sont les raisons de cette ignoble obstination. De quoi peut avoir peur un dictateur, si ce n’est que de se faire renverser par son peuple et de perdre le pouvoir et, peut-être, la vie ? Tous les dictateurs du monde se sont ainsi comportés. Pourquoi en serait-il autrement pour le russe et le chinois ? Les révoltes arabes, même si celles-ci ne sont pas ce que le monde espérait, montrent qu’un peuple peut venir à bout de son tyran. Après la Tunisie, la Lybie, l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le renversement du dictateur sanguinaire syrien, digne fils de son père, apparaît aux tyrans comme la ligne rouge dangereuse et impossible à franchir sans prendre le risque de voir surgir une contestation analogue des dictateurs russe et chinois. Le russe s’inquiète des répercussions possibles de la libération des peuples arabes sur la contestation en Tchétchénie, au Daguestan, en Ossétie du Nord, en Carélie, voire en Mongolie. Le chinois craint la même chose pour le Tibet. C’est donc la peur qui pousse ceux-ci à s’opposer à toute condamnation du bourreau Assad et à mépriser, du haut de leur morgue, le reste du monde et la vie des citoyens syriens. L'acceptation des massacres par des arguties inacceptables permet au russe de préserver son commerce des armes avec la Syrie du dictateur et l'approvisionnement en pétrole du chinois. La démocratie n’est pas sans reproche, mais le cynisme des dictatures fait vomir. L’histoire retiendra que Poutine et Jintao ont été les complices objectifs du massacre du peuple syrien en état de déréliction. Mais faisons un pari. Il n’existe aucun thaumaturge et le réalisme économique empêchera le reste du monde à prendre des mesures coercitives envers ces deux dictateurs.