Dans cette interview, il ne sera ni question de choses légères, ni de sujets loufoques comme Drôle de Plume a l’habitude de traiter.
Aussi, je ne te parlerai pas de la casquette de golf de mon partenaire de tennis (Matthieu, si tu me lis, tu l’as échappé belle…pour l’instant), ni même de l’attitude dégonflée de mon prof de tennis (qui s’est fendu d’un chapeau décathlon tout confort à la place de son bonnet « mamie tricote » et qui a osé prétendre que son fils de 20 mois avait égaré l’objet de nos railleries. Petit joueur. J’y reviendrais aussi)
Il faut parfois savoir aussi aborder les évènements ténébreux et tabous, pour pouvoir mieux avancer et sensibiliser une frange de population qui ferme les yeux et ne se soucie pas de ce qui se passe dans l’enceinte de nos écoles.
Aussi, quand Nicolas Bouvier m’a proposé sa candidature pour être interviewé (quel honneur!), c’est tout naturellement que j’ai balayé d’un geste de la main mes sujets habituellement gais, pour lui ouvrir les portes de mon blog.
Puissent ses réponses déclencher une prise de conscience de l’opinion publique et amener un questionnement sain quant aux solutions à apporter.
Bonjour Nicolas, pouvez-vous vous présenter ?
Nicolas : Bonjour Drôle de plume, oui bien sûr. Je m’appelle Nicolas Bouvier, j’ai 21 ans, étudiant en droit et écrivain.
De quoi souhaitez-vous nous parler aujourd’hui ?
Nicolas : J’aimerais vous parler de mon premier roman jeunesse (à caractère sentimental) intitulé « Sentiments Partagés ». Ce roman est en fait le premier tome d’une trilogie.
Ce roman évoque le harcèlement scolaire. Est-ce quelque chose qui vous est familier ou avez-vous imaginé ce que doivent ressentir ceux qui en sont victimes ?
Nicolas : En fait, j’ai subi le harcèlement scolaire pendant de nombreuses années, durant toute ma scolarité au collège, avec des insultes, des moqueries en tout genre, du rejet, de l’indifférence et énormément de solitude. J’étais déjà complexé à cette époque et comme les autres m’enfonçaient, cela m’a poussé à me refermer sur moi-même.
Seul contre tous, il est impossible de lutter donc je comprends très bien les jeunes d’aujourd’hui qui souffrent en silence.
Avez-vous évoqué le problème avec des adultes ? Vos parents ? Vos professeurs ?
Nicolas : A l’époque non, j’ai commencé tardivement puisque ce n’est seulement qu’en 3e que j’ai commencé à en parler. Les professeurs n’étaient pas vraiment au courant. Il arrivait que les surveillants répriment mais pas à la hauteur de la gravité. Je ne veux pas leur jeter la pierre, mais la sanction n’était pas appropriée à la hauteur de la gravité. Les mots dans le carnet de correspondance ou les retenues ne suffisent plus aujourd’hui, c’est une triste réalité.
Si oui, quelles ont été leurs réactions :
Nicolas : Quand j’en ai parlé à mes parents, ils ont agi et ça a cessé. Bien qu’ils étaient tristes que je ne leur en ai pas parlé au préalable, ils n’y sont absolument pour rien.
On ne peut pas deviner que son enfant souffre au collège. Il y avait moins de violence à partir de la troisième, mais le sentiment d’être de trop est vraiment difficile à vivre au quotidien, surtout lorsque les professeurs vous apprécient parce que vous être sérieux, alors qu’à côté les autres vous traient de « fayot » ou « d’intello » parce qu’on respecte le règlement. J’ai eu à faire face à deux mondes diamétralement opposés.
Aujourd’hui, vous prenez votre revanche. Qu’avez-vous envie de dire à tous ceux qui vous ont maltraité quand vous étiez plus jeune ?
Nicolas : Tout simplement qu’ils ont eu tort d’agir de la sorte car cela se retournera toujours contre eux un moment ou à un autre.
Déjà, à l’époque, je songeais à prendre ma revanche mais je ne savais pas comment. Et puis, à 16 ans, j’ai commencé à écrire, des poèmes pour commencer puis, par hasard, je me suis lancé dans l’écriture juste après le bac, j’avais à peine 18 ans à l’époque.
C’est à ce moment-là que j’ai commencé à prendre conscience du devoir que j’avais de dénoncer ce fléau car, non seulement pour moi mais aussi pour les autres, je devais me soulager de cette souffrance à tout prix, donc une thérapie en quelque sorte, mais en même temps je voulais être le porte-parole des jeunes qui souffrent. C’est pour eux que j’écris et je mènerai le combat jusqu’au bout.
Pouvez-vous nous parler de votre actualité ? Des salons en vue ?
Nicolas : Oui bien entendu, l’actualité est assez florissante pour ce début d’année 2012 car les médias s’intéressent à mon roman, et à moi en conséquence car je suis jeune. D’ailleurs, j’aimerais rajouter à ce sujet que le fait d’être jeune me permet de montrer l’exemple aux adolescents qui sont tentés de publier. Cela les encourage à prouver que, quel que soit notre âge, nous avons quelque chose à dire.
Au mois de mars, j’enchaîne avec mon premier salon du livre de l’année à Cubjac (du côté de Savignac-les Eglises) le 18 mars de 10h à 18h puis le 21 mars, je ferai une séance de dédicaces à la librairie Marbot à Périgueux (la plus grande librairie de la ville) où je rêve depuis mes débuts d’écrivain de dédicacer. Au moment où je vous parle, je n’ai pas encore d’horaires fixes mais ce sera l’après-midi.
Ensuite, le 31 mars et 1er avril, je fais le plus gros salon de l’année à Sarlat-là-Canéda, à l’endroit même où j’ai commencé mon premier salon (qui a été un franc succès), mais cette fois c’est le salon du livre jeunesse qui attire en moyenne 2500 visiteurs sur deux jours donc j’espère réussir un exploit !
Après, je pense faire le salon du livre de Carlux le 6 mai puis je m’informe sur d’autres salons possibles. Je préviendrai de chaque salon sur les réseaux sociaux et sur mon blog où je suis actif (http://romandu24.skyrock.com/) pour les actualités et où les gens peuvent me suivre.
Nicolas, merci beaucoup d’être venu nous présenter votre histoire. Nous espérons de tout cœur que votre témoignage sera entendu et amènera l’opinion publique à prendre conscience de ce phénomène, qui laisse des plaies ouvertes à vie et détruit la confiance des enfants malmenés.
Merci à vous Drôle de plume. Je tiens à remercier toutes et celles et ceux qui liront cette interview et qui me reconnaîtront ainsi que les personnes qui s’intéressent à mes écrits et qui, comme moi luttent pour une plus grande justice à l’école.
(oui, oui, tu ne rêves pas, Nicolas est bien avec Frédéric Beigbeder)