Après l’hivernal et méditatif Neuschnee, les flocons s’accumulent et tout semble sonner différemment. Opal nous plonge avec une gravité sourde dans un bain de suées kafkaïennes, encerclé par des empilements de messages en morse avortés. La frénésie communicative et l’emballement des systèmes nous guettent. Le 10-18 s’affole et grille les connexions neuronales. Puis il y a ce réveil brutal, Brazil-esque, avec Helix, démonstration de force inattendue. Une véritable cassure vient de se produire, une sorte d’heureux accident industriel qui fait franchir au disque un nouveau cap. Si les morceaux se font plus durs, ils semblent paradoxalement plus faciles à apprivoiser. Dans la ligne de basse de Black Peace on trouve soudain une tentative de dialogue. Il serait plus précis de dire qu’il s’agit de poches de civilités qui éclatent rapidement sous la tension d’une agitation rythmique phénoménale. On se prend vite dans ce grand jeu, séduit par ces appels d’air qui complexifient encore les trajectoires et les mouvements. Le morceau final, « Golden Elegy » est un faux plat magistral qui laisse entrevoir, entre deux kicks, des perspectives quasi hip-hop. Comme quoi Byetone nous réserve bien des surprises sous son manteau d’austérité germanique.
Audio
Vidéo
Byetone (Raster Noton) live @ MNAC from veioza arte on Vimeo.
Tracklist
Byetone – Symeta (2011, Raster-Noton)
1. Topas
2. T-e-l-e-g-r-a-m-m
3. Neuschnee
4. Opal
5. Helix
6. Black Peace
7. Golden Elegy