Je n'ai pas lu son livre - parce que, pour me prémunir du syndrome qu'il évoque, je consacre mon temps libre à des lectures qui ne parlent pas des réseaux sociaux, fût-ce pour nous mettre en garde contre la tentation de s'y dissoudre. (J'en profite pour vous recommander le livre de Sylvain Tesson, "Dans les forêts de Sibérie", qui vous emportera aussi loin qu'il est possible de notre condition humaine électronique, par son récit tendu d'une saison d'hiver dans une isba au bord du lac Baïkal, dans les hurlements du vent et les cris (oui) de la glace. Vodka, écriture poétique, visite d'ours, méditations de l'ermite heureux sur son bord du monde, jouissant de la solitude et de son insignifiance face à l'Elément.)
Pour revenir à notre e-addiction. Ce que colmate la pratique frénétique des réseaux, ce sont les temps de décantation. Les temps d'intelligence du réel. Ces moments "déconnectés" - de vide, de rêverie, voire d'ennui - qui seuls autorisent le ressourcement de l'esprit. Les préserver pourrait devenir un défi des nouvelles générations, un défi à la mesure de la séduction massive exercée par ces appareils qui tendent devant nous les écrans qui pourraient finir par nous séparer du monde.
PS : Et si vous considérez, cher lecteur, que je me vautre dans le paradoxe, après ce billet, en vous invitant à me rejoindre sur les réseaux et à "liker" le Journal du Coach pour m'aider à le faire connaître plus largement, vous aurez raison. Mais peut-on échapper à son époque ?