L’IVG de confort est déterrée. Grâce à ce cher Louis Aliot, porte-parole – et quelle parole ! – du FN et compagnon de Marine LePen, la fabuleuse expression qui renvoie toutes les femmes et certains transexuels au XIXème siècle est de retour ! Sauf que cette, fois, les féministes ont de une nouvelle arme : Twitter.
Quand certains présidentiables veulent réduire les dépenses publiquse, le FN a, une fois de plus, une solution radicale. Pour diminuer le déficit de la sécu, « les femmes doivent rembourser les IVG de confort » explique Louis Aliot lundi soir, lors de l’émission Mots Croisés. Quelle est la différence entre les anti-avortements de 1975 et l‘ « IVG de confort » d’aujourd’hui ? C’est Twitter. Sur le réseau social, mardi, les réponses au vice-président du FN n’ont pas manqué.
Rappelons-le, le grand truc du FN, c’est de préserver le droit à la vie. Visiblement pas celle de tout le monde mais ça, c’est un détail. Il défend ”le non remboursement d’une IVG non-thérapeutique”. Parce qu’il faut le rappeler, en France, « tout est fait pour inciter à l’avortement et rien n’est fait pour préserver la vie.” Voilà, voilà.
INTER
Sur Twitter, réponse drôle du berger à la bergère : Ariane Bianchi « Tiens, ce midi je me ferais bien un petit #IVGdeconfort ! », mgoubert conseille le FN d’instaurer le « #mariagederaison va être ré-introduit par Louis Alliot (une paire deux coups, pbs de logement+ #IVGdeconfort) » …
Bref, on prend le sujet à la dérision ou avec des pincettes ou avec une certaine dose de cynisme. Dans tous les cas, l’IVG de confort ne laisse personne indifférent.
Les bloggeuses en tout genre se sont appropriées le sujet. Parce que se permettre de dire qu’une femme peut avorter par CONFORT, en 2012, ce n’est pas tolérable. Quand on pense aux siècles de souffrance, d’avortements clandestins et assez dégueulasses, quand on sait qu’aujourd’hui, en France, un avortement n’appartient pas seulement à la femme qui le souhaite et que certaines doivent partir à l’étranger pour avorter … En 2012…
De l’autre côté de la montagne…
D’autant plus, qu’à part les idées désastreuses et arriérées de Louis Aliot, de l’autre côté des Pyrénées, on est pas loin de réaliser les rêves du FN ! En Espagne, le nouveau gouvernement de Mariano Rajoy va instaurer des conditions à l’avortement. Rien n’est encore sûr mais l’Espagne pourrait revenir au niveau de 1985 après seulement deux ans de liberté sur l’avortement ! Selon un ministre, l’avortement serait autorisé en cas de viol (jusqu’à douze semaines), de malformation fœtale (jusqu’à 22 semaines), ou de danger pour la santé mentale ou physique de la mère (jusqu’à la fin de la grossesse). Parfait. Rien à signaler.
Pauline Amiel