Valérie Rosso-Debord, la nouvelle égérie de Nicolas Sarkozy, après Rachida Dati et Rama Yade contrainte à l'exil géographique francilien, déplore « que la gauche n'ait pas su renouveler ses fondements idéologiques. » Renouveler ses fondements idéologiques a un sens et un seul pour cette snipette Sarkozyste. Elle voudrait que la gauche accepte les règles du jeu du marché, renonce aux acquis sociaux qui fondent notre démocratie…sociale, adopte les codes et les méthodes dites «pragmatiques» du Sarkozysme celles qui consistent à changer en permanence de visage et de cap, à s'adapter aux conditions extérieures imposées par l'Allemagne ou les Etats-Unis sur les plans économique et financier. Autrement dit, il n'y aurait plus de gauche mais une sociale-démocratie à la Tony Blair avec toutes les conséquences fâcheuses pour ceux qui ne possèdent rien ou pas beaucoup sinon leur force de travail. Pour ces personnes, la lutte des classes a encore un sens. Plus que la lutte des places en tout cas.
Attardons-nous un peu sur les mots qu'utilise l'UMP en campagne. Les aides sociales ? De l'assistanat ! La semaine de 35 heures ? Une folie ! L'abaissement de la part du nucléaire (après la catastrophe de Fukushima) dans le mix énergétique ? Une hérésie ! La volonté de François Hollande de privilégier l'éducation en primaire et en maternelle et de créer 60 000 postes ? Un cauchemar ! Le tout à l'avenant. Ce n'est que caricature sur caricature. Après la soi-disant incompétence du favori des sondages qui a fait long feu, voilà qu'il manque de courage…
Je sais bien que Sarkozy nous annonce (ou plutôt fait annoncer) une entrée en campagne foudroyante. La gauche n'a qu'à bien se tenir : le ciel va lui tomber sur la tête. On attend dix mégawatts de Sarkozysme, sans compter les dommages collatéraux. Pour l'instant, François Hollande a bien reçu un don du ciel, mais c'est de la farine jetée sur lui par une femme en situation de désespoir. Qu'a-t-il fait ? Rien. Il a attendu, stoïquement, que cela passe. Qu'a-t-il dit ? Une simple allusion sur les risques du métier. Portera-t-il plainte, certainement pas ! Une attitude à comparer au « casse toi pov con » du salon de l'agriculture témoignant d'un manque de sang froid évident de Sarkozy à l'égard d'un opposant.
Les snipers (hommes ou femmes) de la Sarkozie vont continuer de tirer à vue. Ils feraient bien de revoir le film de Jean-Jacques Annaud, « Stalingrad ». Ce film raconte la guerre que se livrent deux snipers, l'un nazi, l'autre russe pris en «otage» par le parti. Celui qui gagne n'est pas celui qui tire le mieux et le plus vite, c'est le plus convaincu, le plus fidèle à ses idées, à celle qu'il aime et à ceux qui le respectent. François Hollande pourrait bien convenir à ce portrait : un homme stable, équilibré, prometteur. Quant à Mme Rosso-Debord, il se pourrait, finalement qu'elle ne soit qu'une snipper-snapper…
(1) en Français, Freluquet, petite insolent.