Par Dominic Desmarais Dossiers Livres, Art et culture
Mon gars se faisait battre par son beau-père. Je voulais le tuer. Mon ex a fait faillite et m’envoyait ses factures. Je voulais la tuer. Quand j’en suis arrivé là, je me suis rendu compte que ce n’était pas moi…
Roberto ne pensait pas que son recueil l’amènerait vers la musique. Pour promouvoir son livre, il organise des spectacles où il récite ses poèmes. «Pour que ce soit plus varié, pas seulement de la poésie, j’ai demandé à Olivier de m’accompagner.» Olivier est un ami de son frère. Musicien depuis sa tendre enfance, il s’est inspiré des textes du poète au fil des spectacles pour composer des chansons. «C’est ma musique, dans l’univers de Roberto, dit Olivier. Je cherchais des textes et comme c’est de la poésie, ça ajoute en profondeur, ça rajoute de la couleur. On s’est assis ensemble, j’étais au piano. J’ai fait 3 ou 4 chansons.» D’où l’idée d’enregistrer un album.
Cadeau à son frère
C’est vrai qu’il y a une souffrance… C’est la libération. Ça fait mal, se libérer. Je ne peux pas rejoindre les gens qui ont des problèmes si je leur dis que tout est beau. Je suis passé par là, je leur parle de mon cheminement.
Une des chansons, Vers toi, parle de pardon.
C’était par rapport à mon frère, nous dit Roberto. On était des inconnus. Quand nos parents se sont divorcés, moi je suis allé avec mon père, lui avec ma mère. J’avais 12 ans, lui 4. Il me demandait pardon et moi aussi j’avais des choses à me faire pardonner. Dans la chanson, on est deux voix à dire pardonne-moi. Mon frère et moi. La chanson, c’est pour lui faire un cadeau. Dans le spectacle, j’explique mon vécu. Je me sentais jugé par lui, je le jugeais.
La voix de Roberto devient émotive. Le trémolo dans la gorge, il raconte:
Lors d’un spectacle, j’ai demandé à mon frère de choisir un poème dans mon livre. N’importe lequel. Il a choisi Vers toi, que j’avais écrit pour lui. Il l’a lu en pleurant.