Magazine Humeur

Roberto Mayer livre et musique

Publié le 04 février 2012 par Raymondviger

Par Dominic Desmarais Dossiers Livres, Art et culture

Mon gars se faisait battre par son beau-père. Je voulais le tuer. Mon ex a fait faillite et m’envoyait ses factures. Je voulais la tuer. Quand j’en suis arrivé là, je me suis rendu compte que ce n’était pas moi…

roberto mayer poesie urbaine temoignage violence livre cdRoberto Mayer n’a pourtant pas l’allure d’un homme violent. Avec ses petites lunettes, sa taille normale, ses cheveux gominés bien coiffés, il ressemble davantage à l’image du bon fils de famille. Le sourire suspendu aux lèvres, la voix calme et posée, en le voyant on s’imagine mal que sous ce masque se cachait autant de rancœur destructrice. Il a pensé au meurtre. Il a pensé au suicide. Comme bien d’autres, l’écriture l’a définitivement sorti de son enfer. Son livre de poésie, Jours de Nuit, fut sa thérapie.

Roberto ne pensait pas que son recueil l’amènerait vers la musique. Pour promouvoir son livre, il organise des spectacles où il récite ses poèmes. «Pour que ce soit plus varié, pas seulement de la poésie, j’ai demandé à Olivier de m’accompagner.» Olivier est un ami de son frère. Musicien depuis sa tendre enfance, il s’est inspiré des textes du poète au fil des spectacles pour composer des chansons. «C’est ma musique, dans l’univers de Roberto, dit Olivier. Je cherchais des textes et comme c’est de la poésie, ça ajoute en profondeur, ça rajoute de la couleur. On s’est assis ensemble, j’étais au piano. J’ai fait 3 ou 4 chansons.» D’où l’idée d’enregistrer un album.

Cadeau à son frère

roberto mayer poesie urbaine musique livre cd temoignageSi la musique adoucit, les textes, eux, abordent des thématiques lourdes.

C’est vrai qu’il y a une souffrance… C’est la libération. Ça fait mal, se libérer. Je ne peux pas rejoindre les gens qui ont des problèmes si je leur dis que tout est beau. Je suis passé par là, je leur parle de mon cheminement.

Une des chansons, Vers toi, parle de pardon.

C’était par rapport à mon frère, nous dit Roberto. On était des inconnus. Quand nos parents se sont divorcés, moi je suis allé avec mon père, lui avec ma mère. J’avais 12 ans, lui 4. Il me demandait pardon et moi aussi j’avais des choses à me faire pardonner. Dans la chanson, on est deux voix à dire pardonne-moi. Mon frère et moi. La chanson, c’est pour lui faire un cadeau. Dans le spectacle, j’explique mon vécu. Je me sentais jugé par lui, je le jugeais.

La voix de Roberto devient émotive. Le trémolo dans la gorge, il raconte:

Lors d’un spectacle, j’ai demandé à mon frère de choisir un poème dans mon livre. N’importe lequel. Il a choisi Vers toi, que j’avais écrit pour lui. Il l’a lu en pleurant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymondviger 8679 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte