St Jean Pied de Port

Pour fêter mon anniversaire, mes parents m'ont emmenée à St Jean Pied de Port pour déjeuner au restaurant de Firmin Arambide "les Pyrénées". Comment décrire ? C'est une adresse fantastiquement ambrosienne où chaque détail de l'assiette est étudié pour la vue et ensuite pour le goût! Vous pouvez retrouver mon commentaire dans ma rubrique "mes restaurants sur la côte basque".

Il y a 2 façons de se rendre à St Jean Pied de Port :

• la route, par la départementale 932 puis 918

• la voie ferrée : un TER circule entre Bayonne et St Jean Pied de Port : la balade est très jolie, longeant la Nive en 1h15.

L'office de tourisme organise de très complètes visites guidées de la cité, sinon il remet également un feuillet détaillé pour les visites libres. C'est pourquoi, je dégrossirais seulement son histoire et les principales curiosités.

On s'est promené dans St Jean Pied de Port. C'est l'ancienne capitale de la Basse-Navarre, à 40km de la côte basque, elle surprend le visiteur par le grès rouge de ses maisons, au pied de la Nive. Son nom rappelle que la ville se situe au pied du col de Roncevaux, dernière étape des Jacquets avant les Pyrénées. Au pied de la ville, Sanche le Fort, roi de Navarre, construisit au début du XIIIs, une ville fortifiée, entourée de remparts aux portes ogivales, encore visibles de nos jours.

C'est d'ailleurs ce roi qui gagna la victoire remportée sur les Maures en 1212 à la Navas de Tolosa. C'est pour cela que les armes de la ville représentent des chaînes rappelant la fameuse capture de l'émir.

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Sa situation privilégiée lui permet de profiter de la période florissante de la Navarre au Moyen-Age. Au milieu du XIVs, Philippe III de Navarre lui accorda ses fors (chartres régissant le système administratif). Cela lui permettait d'organiser en ses murs, des foires, des marchés, et surtout : de devenir un centre commercial important. En outre, les rois navarrais y séjournèrent fréquemment.

Mais la situation changea en 1512 lorsque Ferdinand le Catholique, ravît la Navarre à ses souverains légitimes : les Albrets (aïeux du futur Henri IV de France et de Navarre) qui se réfugièrent en Béarn. La ville devint alors un enjeu important dans ce conflit. En 1530, Charles Quint l'abandonna aux Foix-Albret-Navarre, la partie nord des Pyrénées devint alors la Basse-Navarre par opposition à la Haute-Navarre. C'est pour cette raison, qu'Henri IV se fit appeler "Roi de France et de Navarre"!!! Les guerres de Religion ruinèrent le pays, la ville fût incendiée et ravagée.

En 1789, les Etats de Navarre déclarèrent que les Navarrais ne sont pas Français et refusèrent d'envoyer des députés aux Etats généraux, ainsi leur demande de maintien de leurs fors au roi Louis XVI resta vaine, et les privilèges furent abolis cette même année!

Le département des Basses-Pyrénées est crée et réuni les 3 provinces basques françaises (Labourd, Basse-Navarre et Soule) au Béarn. Les guerres de la Révolution et celles de l'Empire épargnent la ville. Mais en 1793, elle joua un rôle important dans la défense du territoire.

En 1898, le chemin de fer désenclave la cité mais ne désenraye pas son déclin démographique.

La ville se découpe en 2 parties :

• la ville haute ceinte de remparts de XVs datant de la domination navarraise et mène à la citadelle qui défendait la route d'Espagne et appartient au système de Vauban.

• la ville basse avec les restaurants et les commerces entourant la précédente.

La citadelle est munie de 4 bastions et fut édifiée au XVIIs par la chevalier Deuville puis remaniée par Vauban. De la demi-lune, le panorama s'ouvre sur la ville et la bassin de Cize. Elle offre un système défensif complet : glacis, fossés, murailles flanquées de bastions et garnies de meurtrières, bouches à feu, ponts dormants, ponts-levis et herses. La forteresse ne peut se visiter car elle est occupée par un collège.

L'église Notre Dame du Bout du Pont est gothique rayonnant, son tympan a été martelé pendant les guerres de Religion ou pendant la Révolution. A l'intérieur sa nef présente 2 bas-côtés, 2 étages de tribunes, des piliers élancés en grès mais l'ensemble est très épuré. Son clocher est ouvert par une arche-porte qui permet l'accès à la ville haute par le pont Notre Dame. Au-dessus de la porte est nichée une copie de la Vierge à l'Enfant qui lors des guerres de Religion, trouva refuge en Haute Navarre et ne fut jamais restituée.

A droite, l'église Notre Dame et son clocher

Le pont Notre Dame et à gauche : la tour-clocher de l'église

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Les Jacquets de plus en plus nombreux de nos jours perpétuent la tradition et s'arrêtent toujours dans la cité. Ce gîte accueille les pèlerins, quelques indices sur le pas de la porte : le bourdon, la calebasse, la besace (sac à dos) et la coquille st Jacques. Il ne manque que le chapeau à larges bords.

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Papa et Maman devant la Porte St Jacques, classée par l'UNESCO

Les rues sont bordées de maisons des XVI et XVIIs ayant gardé tout leur cachet avec leurs portails arrondis et leurs linteaux droits sculptés. Les anciennes échoppes, serrées les unes contre les autres sont délimitées par les encadrements et abritées sous des auvents protecteurs. On remarque de splendides linteaux de porte ciselés qui arborent des motifs décoratifs, le nom de la maison, la date de sa construction, le nom des premiers propriétaires et parfois même leur profession.