I - De la terrasse
En contrebas les voix plus vives
voudraient porter les particules de lumières
voler comme des vivats de lucioles dans
ce jour italien dont la connaissance noire
me laisse entrevoir le visage
de la mère de ma mère la nuit. Sur la vaste
terrasse les branches me cachent et touchent
la place basse et bruyante. Quel est le vrai :
l’obscur ou la lumière.
II - Papier
On ne défroisse pas un papier
il porte la mémoire perdue et
ses lignes toutes noires y conduisent
désormais. Elles dialoguent entre
le passé et ce qui pourrait être : on
ne défroisse jamais le regret dormant
qui d’ailleurs n’est plus un papier.
III - Jardin
Au seuil de la cabane
sur lequel je n’ai jamais posé
pied, l’ombre gagne, loin de la lune
du jour. J’aurais pu
porter ma propre ombre
sur les monticules
sillonner comme l’eau tout autour
des plants qui se sèment dans le ciel ;
je n’ai jamais été
cette ombre qui s’est vue remplacer
le pêcher de vigne, mais ce qui
fond en moi comme une couleur
qui court et ruisselle, c’est ce
que je me surprends à être, intime
en tout espace, toujours mieux que
moi-même.
{ LiRE LES 11 POèMES }
http://fabrice.farre.over-blog.com/