Nicolas Sisto

Publié le 03 février 2012 par Rudy0609

Nous avons bravé le froid rude du mois de janvier pour partir à la rencontre d’un personnage haut en couleur. Nicolas Sisto, 29 ans, architecte le jour et photographe la nuit ou l’inverse on ne sait plus très bien tant il travaille. Cet amoureux des visages, des attitudes, des corps comme des bâtiments, nous offre une photographie à la poésie quasi mélancolique, sensuelle et intime mais jamais voyeuse.
Il nous a accordé un peu de son temps, entre deux plans et trois pellicules.

Age : vingt neuf mille ans

Un photographe référence : Hanna Putz

Une marque : Christophe Lemaire

Un magazine : Acne paperEncens

Un blog : http://skinandwood.com/

Un site internet : http://butdoesitfloat.com/

Quel est votre parcours?
J’ai disposé d’un appareil reflex pour la première fois à 15 ans. Je photographiais tout ce que je regardais, notamment des ruines. J’ai découvert alors une passion pour l’architecture et abandonna la photographie lors de mes études dans les Alpes, la ou je suis né. Je suis arrivé à Paris il y a six ans par curiosité. Une ville que je ne connaissait pas du tout et que je trouve fascinante encore aujourd’hui. J’ai alors repris intensément en photographiant mon quotidien, notamment les gens que je rencontrais. Puis j’ai commencé à photographier des amies mannequins. Nous étions que deux pour les séances, chacun apportait ses idées ce qui permettait de disposer d’un rapport très intime ou l’âme du modèle peut être perceptible dans l’image. J’apprécie ce rôle ‘classique’ du modèle et essaie de conserver cette relation dans les prises de vues professionnelles comme personnelles.

Pourquoi vous êtes vous orienté vers la photographie de mode ?
Par passion envers le travail de certains couturiers. Un des métiers que j’aimerais exercer un jour.

D’où vient votre inspiration ?
Principalement des gens que je rencontre. Une de mes plus grande passion est d’observer les visages et silhouettes que je croise dans les rues de Paris. Je m’inspire énormément de leurs attitudes et de leurs styles de vie. J’emmagasine alors tout ce que je peux trouver en écrivant ou photographiant. J’utilise ensuite cette mémoire pour composer avec beaucoup de détail et croquis les travaux que je prépare. Mais au final, l’intuition prends le dessus lors du shooting.

Comment qualifieriez-vous votre style visuel ?
J’essaie d’aller au plus proche de la réalité de l’instant tout en fouillant la personnalité des modèles. Comme l’écriture blanche, imposer le moins d’effets de styles possible, et laisser les modèles face à eux même, souvent dans l’ennui. Pour cela j’utilise des environnements assez neutres, des composition simples et des appareils argentique anciens ou des appareils automatiques pourris des années 80, sans retouches.

Quels sont vos actualité et projets ?
Je viens de créer un bureau d’architecture et travaille sur plusieurs projets à Paris et à l’étranger.
En parallèle je prépare des shoot de mode, et travaille sur deux projets photographiques personnels. Une exposition est en cours de préparation sur un de ces deux projets.

Quel regard portez-vous sur la mode aujourd’hui ?
J’estime qu’on trouve vraiment de tout aujourd’hui, que chacun peut facilement s’orienter dans un choix vestimentaire propre à sa personnalité, ce qui donne des paysages urbains très intéressants. J’apprécie de voir l’ébullition des tendances, c’est amusant. Cependant les looks deviennent parfois complexes dans les mélanges.
D’un point de vu personnel, j’ai plus d’affinités vers les créations intemporelles. Celles qui sans grandes prétentions visuelles n’aveuglent pas et ne font qu’accompagner ceux et celles qui adoptent avec élégance ces styles rigoureux. De jeunes créateurs Parisiens s’inspirant des codes Japonais sont très doués pour cela. Les Japonais aussi, d’ailleurs.

Un grand merci à Nicolas, pour sa patience et son investissement.

Plus d’infos sur ce talentueux photographe ici.

Isadora C.