Toutes nos envies, de Philippe Lioret (D’autres vies que la mienne)

Par Sylvm

Après Je vais bien ne t’en fais pas et Welcome, le réalisateur Philippe Lioret ne change pas de climat et nous propose un film grave, voire bouleversant. Il raconte l’histoire de Claire (Marie Gillain), un jeune juge lyonnaise qui mène un combat juridique pour sauver une femme surendettée par les sociétés de crédit, au détriment du combat qu’elle devrait mener contre la tumeur dont elle vient d’apprendre l’existence. Sachant en effet qu’un traitement ne la sauvera que de quelques mois, elle choisit de mettre ses dernières forces à aider un autre juge (Vincent Lindon) dans une affaire de surendettement qui pourrait aider une femme qu’elle vient de rencontrer mais aussi d’autres milliers de personnes surendettées.

La bande annonce est par ici : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19237468&cfilm=173428.html

C’est donc un mélange de film social et d’histoire humaine qui est filmé avec la rencontre des deux personnages principaux. Jouant sur une histoire forte, Philippe Lioret parvient à toucher le public sans aller dans la facilité, ne tirant pas sur les cordes faciles de l’émotion, des dialogues mélodramatiques et des larmes, mais en ayant des échanges plutôt simples, des regards et des gestes qui en disent autant.

Ce film est inspiré d’un roman d’Emmanuel Carrère intitulé D’autres vies que la mienne. Ce livre autobiographique n’a servi que de fond au film, par l’univers décrit, avec d’autres personnages et une nouvelle histoire. Mais je trouve vraiment ce titre très représentatif de cette histoire, cette femme qui finalement sait sa vie condamnée et préfère se vouer à améliorer celle de ses proches et des personnes touchées par le surendettement. plutôt que de chercher à prolonger la sienne. Et au final on retrouve très bien ce choix dans le jeu des personnages car il n’y a aucun moment surjoué, aucune exagération d’émotion et même au contraire, beaucoup de retenue alors que l’histoire personnelle de l’héroïne est douloureuse. Il en est de même dans les rôles secondaires, avec cette mère de famille surendettée qui reste positive dans l’adversité et réchauffe par son sourire dans la majeure partie du film, et ce mari aimant, voué à sa femme dont il ignore la maladie.