Frédéric Beigbeder n’a pas vraiment pas de place dans mon estime, ni en bon terme, ni en mauvais terme. Je ne crie pas au génie et je ne crie pas au déchet non plus. Son talent semble reconnu mais personnellement je ne me suis pas attardé sur ses œuvres et je ne le connais donc que pour ses interventions à la télévision. Donc je connais surtout son auto-dérision ou auto-vantardise qui peut être prise au sérieux si on manque un peu d’humour, et comme joue tout le temps là dessus, on se demande des fois quelle position on doit prendre.
C’est son premier film, son meilleur dit-il, qui vient de sortir, et comme il s’aime avant tout, il n’a fait qu’adapter un de ses livres dans lequel il parlait de lui et de son arrivée dans les romans et essais. Et un film finalement un peu à son image. Il parle d’un sujet romantique, mais la réflexion profonde qu’on pourrait avoir joue sur un second degré quasi permanent, laissant le spectateur choisir entre rire ou réfléchir. Et c’est finalement cet aspect qui m’a un peu dérangé, le second degré est des fois fort et mal adapté et le romantisme n’est finalement pas assumé. On est le cul entre deux chaises et ce n’est pas toujours confortable.
Mais à part ça il n’y pas beaucoup de chose à reprocher. Les acteurs sont pas si mal même si ça semble un peu casting people des gens que Beigbeder fréquente en soirée. Gaspard Proust joue très bien le cynisme du personnage, Louise Bourgoin excelle en séduction, et chaque second rôle apporte sa touche ce qui ne les rend pas si secondaires. Je pense qu’au final certains spectateurs se détachent du fond et de la réflexion autour de l’amour, pour plutôt être touché par l’humour et le jeu des personnages.
Pour conclure, je dirai que comme ce film est très à l’image de son réalisateur, de part l’histoire et de l’humour qui y est appliqué, je pense que ceux qui aiment Beigbeder aimeront ce film et puis ceux qui détestent Beigbeder détesteront ce film, s’ils se donnent la peine d’y aller…