"Il faut arrêter que n'importe qui dise n'importe quoi n'importe comment" a gloussé Sarko lors de son interview télévisée de dimanche dernier. Et oui, pour notre président, dire "n'importe quoi n'importe comment" doit se faire en respectant les règles. La preuve...
Voici un petit florilège des propositions les plus burlesques de ministres ou députés de la majorité (qui n'ont pas franchement reçu de blâme de l'Elysée)...
Cette liste est volontairement restreinte aux propositions réelles et (censées être) sérieuses faites par des députés ou des ministres (des gars supposés en avoir dans le ciboulot). Il va sans dire que Nicolas Sarkozy est déclaré d'office hors con-cours. Celui qui se bat pour qu'on ne "laisse pas mourir les gens comme des bêtes" car... "les bêtes sont des êtres humains" comme les autres, ou qui se révolte contre le fait que "sur trois containers qui rentrent en France, il y en a deux qui rentrent par l'étranger"... est définitivement déclaré intouchable.
Pour le reste...
Xavier Bertrand, le 26 janvier 2012. Au sujet des fraudes sociales, le ministre du Travail ne balance pas, il évoque : "je pense que tout jugement devrait entraîner la parution dans la presse de l'identité des fraudeurs et de la nature de la fraude". Et si ça ne suffit pas, on pourrait aussi leur tatouer la décision du tribunal sur le front.
Aux rames, citoyens...
Chantal Brunel, le 8 mars 2011. La députée UMP, s'inquiétant manifestement pour ses concitoyens, a souhaité "rassurer les Français sur toutes les migrations de populations qui viendraient de la Méditerranée". "Après tout, remettons-les dans les bateaux !" a déclaré l'ancienne porte-parole de l'UMP. En leur attachant une enclume à chaque pied après les avoir enduit de goudron et de plumes ?
MAM, le 11 janvier 2011. Au sujet de la révolte tunisienne, la ministre des Affaires étrangères "propos[e] que le savoir-faire reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type". En résumé, qu'on envoie nos CRS de choc pour éviter que le peuple ne prenne le contrôle du pouvoir. Tout en finesse.
De l'art de pédaler dans la semoule
Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie. Fin 2007, devant la flambée des prix des carburants, elle conseille aux Français, le nez dans le guidon, "d'utiliser les bicyclettes" afin de "préserver leur pouvoir d’achat". Cela a tellement plu au FMI qu'ils l'ont embauché comme présidente. La grande classe !
Fin 2011, le bureau de l'UMP a eu l'idée géniale d'imposer à tous les Français un "serment d'allégeance aux armes de la France". En dansant la carmagnole et en chantant la Marseillaise avec une baguette sous le bras ?
Le travail, un truc de malades
Frédéric Lefebvre, alors député et porte-parole de l'UMP (aujourd'hui secrétaire d'État chargé du Commerce), le 1er décembre 2008, proposait que l'on détecte les comportements violents chez les enfants à partir de la garderie. Ou encore, le 24 juin 2009, il affirmait : "c'est le sens de la modernité", "c'est le sens de l'histoire" que d'autoriser les salariés à travailler en arrêt maladie, car "il y a beaucoup de Français, y compris en longue maladie, qui ont besoin du travail pour guérir". Pile au moment où "il y a beaucoup de Français" qui n'ont plus l'argent pour se payer des médocs. Travailler plus pour guérir plus... il suffisait d'y penser.
Agences de votation
François Fillon, premier ministre, le 15 janvier 2012, a proposé que François Hollande soumette "son programme électoral à Standard & Poor's. Il serait intéressant de savoir ce qu'une agence de notation [en] pense". Oui, et on pourrait même leur proposer de choisir notre président... ça irait plus vite et ça coûterait moins cher. D'autres le font bien avec Goldman Sachs...
André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, le 14 mai 2008, au sujet des grèves : "Il n’y a pas d’autres moyens de s’exprimer ? Moi je me rappelle une grève chez moi, les gens avaient mis un brassard à la japonaise". "Et pourquoi pas une plume dans le derrière ?" a répondu François Chérèque, le leader de la CFDT.
Ou enfin Christine Anéfé Albanel. Le 2 mars 2009, notre ministre de l'aculture conseillait gaiement aux députés de l'Assemblée Nationale d'utiliser les pare-feux d'Open Office pour sécuriser leurs connexions Internet. Peut-être pour cela que les sites de l'UMP sont de véritables passoires ?
Darcos en tient une couche
[Ajout de 23h45, soumis par Insoumise] Xavier Darcos, ministre de l'éducation, devant la Commission des Finances du Sénat, dévoile son idée ré-vo-lu-tion-nai-re pour réduire les coûts salariaux en Maternelles : Arrêter de faire "passer des concours bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches"... C'est du propre !
“C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui" : Rémi Gaillard, qui n'est pas plus député que ministre, mais qui mériterait bien de le devenir...
par Napakatbra
Les mots ont un sens