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Vie animale de Justin Torres

Par Jostein

torresTitre : Vie animale

Auteur : Justin Torres

Éditeur : Éditions de l'Olivier

Nombre de pages : 141

Date de parution : 12 janvier 2012

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Coup de coeur

Auteur :

Justin Torres est né en 1981 dans l'Etat de New York. Il a publié des textes dans la revue Granta ou dans le New Yorker. Vie animale, son premier roman, vient de paraître aux États-Unis et s'annonce comme une des sensations de la rentrée américaine.

Quatrième de couverture :

« On en voulait encore. On frappait sur la table avec le manche de nos fourchettes, on cognait nos cuillères vides contre nos bols vides ; on avait faim. On voulait plus de bruit, plus de révoltes. On montait le son de la télé jusqu’à avoir mal aux oreilles à cause du cri des hommes en colère. On voulait plus de musique à la radio ; on voulait du rythme ; on voulait du rock. On voulait des muscles sur nos bras maigres. On avait des os d’oiseau creux et légers, on voulait plus d’épaisseur, plus de poids. On était six mains qui happaient et six pieds qui trépignaient ; on était des frères, des garçons, trois petits rois unis dans un complot pour en avoir encore. »
La famille, c’est la jungle. Les parents s’aiment, se battent. Au milieu du chaos, trois enfants tentent de grandir. La meute observe les fauves. Quand le père danse, les petits l’imitent. Quand la mère dort, ils apprennent à rester silencieux. La vie animale est âpre. Mais l’imaginaire est sans limite. Avec ce premier roman impressionnant, Justin Torres impose une langue, un rythme, un lyrisme électrique.

Mon avis :

Décidément, cette rentrée littéraire d'hiver affiche de très bons premiers romans. Justin Torres décrit avec sauvagerie et tendresse une vie de famille particulière. L'atmosphère m'a rappelé le roman La route de McCarthy avec des conditions difficiles mais un esprit de famille très fort, proche de l'instinct de meute.
Trois jeunes enfants métis de 10 à 7 ans vivent auprès de leurs parents, une mère qui a eu son premier enfant à 14 ans et un père porto-ricain attentionné et violent à la fois. La vie est décalée puisque la mère travaille de nuit, le père quand il peut. Les enfants mangent, jouent et rêvent au milieu de ce cloaque. Les trois frères sont très liés. L'imaginaire ou la tentative de fugue sont des fuites vers un monde meilleur. Chacun leur tour un membre de la famille tente de quitter le domicile mais toujours revient au sein de lieu familial. Malgré ses difficultés quotidiennes, cette famille connaît aussi de grands moments de joie partagée, de complicité. C'est tout l'art de l'auteur de fusionner ces périodes de violence et de joie.
Puis, le ton change. Le narrateur, dernier des garçons dont on ne connaissait pas le prénom se révèle. Il parle à la première personne, on connaît son prénom. Les trois frères ont grandi en affirmant leur personnalité. Une telle enfance provoque irrémédiablement des failles. Les aînés héritent de la violence du père et le petit dernier affirme sa particularité.
La fin est inattendue et pourtant prévisible, toujours dans une succession de violence et de tendresse.
Le récit est court mais complet, enrichi par sa force et son rythme. L'écriture est simple, belle et imagée et permet au lecteur de sentir l'atmosphère de cette vie de famille, l'intensité des sentiments entre les personnages.
Je remercie chaleureusement Les Éditions de l'Olivier pour la découverte de cet auteur que je ne manquerais pas de suivre.

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