L'amour dure trois ans

de Frédéric Beigbeder
Comédie - 1h40
Sortie salles France - 18 janvier 2012
avec Gaspard Proust, Louise Bourgoin, Joey Starr, Valérie Lemercier, Jonathan Lambert...

Marc Marronnier, chroniqueur mondain nocturne et critique littéraire, en plein divorce, sombre dans une dépression, devient tellement cynique sur l'amour qu'il ne veut plus cautionner aucun mariage, persuadé que les relations amoureuses ne peuvent durer au delà de 3 ans. Par bonheur - ou malheur -, il occupe ses jours de déprime à l'écriture d'un roman, "L'amour dure trois ans". Et puis, l'amour lui tombe dessus, avec Alice, la femme de son cousin, qui le subjugue lors d'un enterrement. Comment y croire ? Comment recommencer les erreurs ? Comment taire l'oeuvre littéraire qu'il vient de commettre ?

En plus de mettre à l'écran un de ses romans, Frédéric Beigbeder parle du monde qu'il connaît, de la bourgeoise festive parisienne, du milieu de l'édition littéraire, alors ça paraît sonner juste. Ensuite, on sent qu'il s'amuse avec une certaine liberté, qu'il se plaît à renvoyer à des références littéraires qu'il affectionne, à insérer des vidéos de journal télévisé, à faire apparaître Michel Legrand au piano, à descendre Marc Lévy en lui donnant le mauvais rôle du nouveau mari de l'ex-femme de Marc Marronnier.

Pour être franche, je n'ai pas boudé mon plaisir. Les seconds rôles sont excellents (Annie Duperey en mère libérée, Joey Starr en ami consolant, Valérie Lemercier en éditrice désabusée...) Parmi les acteurs, beaucoup de rejetons de Canal+ et de la bande à Ruquier, preuve que Beigbeder profite bien du monde dans lequel il évolue. Et il les emploie assez bien. A plusieurs reprises j'ai souri. Sourire amusé, sourire séduit, sourire complice. C'est la forme du film qui plaît, ses flashs back, ses scènes pastichées, ses clins-d'oeil à l'actualité. L'histoire elle, est d'un grand classique, mais cela va souvent bien aux classiques d'être revisités. Une comédie romantique libre et tendance, futile et travaillée, bourgeoise et un poil intello. Jubilatoire avant la douche froide de la fin du film.
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