Chaque année, nous voyons le lot de slashers plus ou moins (surtout moins) inspirés inonder nos écrans, des sorties salles indigestes aux direct-to-dvd selon les cas (et souvent inversés). Tucker & Dale, sous leurs airs de parodieurs du genre, n’en livrent pas moins un des plus beaux moments d’un hiver bien terne. Mieux vaut se servir des vieilles recettes efficaces plutôt que de tenter d’en mettre plein la vue et se rater complètement.
Et tout est hyper référencé ; action en sous-bois, un bord de lac avec crime sanglant vieux de vingt ans, shériff paresseux et des crétins décervelés à n’en plus finir. Sauf qu’ici, les crétins se sont bien Tucker et Dale, deux amis pour la vie (c’est mignon) partis pêcher pour leurs vacances, et rencontrant une bande d’étudiants en recherche de sensations. Ni une, ni deux, le groupe de jeunes pensent avoir rencontrés des serial killers (des quoi?) en puissance, et s’emmêlent les pinceaux pour les éviter, entraînant une série de décès violents et souvent très drôles. TUCKER & DALE prend le parti de livrer de vrais morts bien sentis, tout en ménageant le suspens pour le spectateur côté romance et blabla. Plus comédie que film d’horreur, cette promenade en sous bois réutilise tout ce que l’on connaît pour livrer sa propre critique du genre.
Certes, loin d’être parfait, TUCKER & DALE reste une série B sympathique, pour une fois bien pensée et tournée, qui remplit aisément son quota d’hémoglobines et d’humour souvent noir. Une pause dans la succession de navets affolants qu’on nous déverse à longueur d’années, où les surprises se font rares. Reste à voir si cet essai sera unique (pour ce premier long métrage), ou marque l’arrivée d’une nouvelle vague de parodies… ou juste un potentiel retour de TUCKER & DALE sur nos écrans.