Châteauneuf du Pape et l'Australie s'invitent en rive droite

Par Daniel Sériot


Les deux vins présentés, aujourd’hui, ont accompagné pour l'un lapin de garenne, préparé en carbonade flamande, agrémentée de pousses de bambous, pour l'autre un gigot de sanglier. Les accords ont très bien fonctionné avec le Châteauneuf du Pape, d’un point de vue aromatique, les saveurs sauvages du lapin, se mariaient fort bien, avec celles du vin. Les jeux de texture ont également bien été judicieux. Le deuxième vin australien, (Shirvington) a été dégusté et bu essentiellement pour lui-même, sans recherche d’accord mets/vins.

La famille Shirvington a crée ce vignoble de seize hectares en 1997, dans la Mac Laren Vale (secteur de Willunga). Les sols et sous sols de ce jeune vignoble sont constitués d’argiles rouges et de calcaires. Les vins sont abordables dès leur jeunesse, et commencent à être séduisants et très plaisants après 5 années de garde.

Les deux vins commentés, ont été dégustés et bus sur une durée de 48 heures sans mise en carafe, et servi à chaque fois à une température de 15 à 16° dans le verre.

Châteauneuf du Pape Charvin 2003

La robe est moyennement soutenue de couleur pourpre à rubis, le nez est élégant et expressif avec des arômes de cerises (fruits et noyaux), de tapenade, de garrigue, d’épices variées, accompagnés de notes viandées, de cacao, et de menthol. L’attaque est élégante, avec des tannins fins et mûrs, le vin se développe, avec énergie et une puissance maîtrisée, dans un centre rehaussé de fruits mûrs et expressifs. La finale est très persistante, allongée, d’un équilibre magistral dans le contexte du millésime, soulignée par des saveurs complexes (fruits, épices, herbes aromatiques), avec des notes de cacao, et de légers amers élégants qui participent à l’équilibre du vin. Noté 17,5, même note plaisir.

Australie : Shirvington Mac Laren Vale : Cabernet Sauvignon 2006

Elevage 70% en barriques neuves, 30% en barriques d’un vin, avec 65% de barriques américaines et 35% de fûts français

La robe est profonde, presque saturée avec un liseré de couleur violine à sanguine; l’olfaction, intense et crémeuse, évoque les fruits écrasés (cassis, myrtilles et cerises), accompagnés d’arômes de boite à épices et de réglisse, avec des notes de merrain, qui commence à bien s’intégrer. L’attaque est soyeuse presque crémeuse, les tannins sont fins et richement enrobés, le milieu de bouche est plein, charnu, dense, finement texturé, rehaussé de fruits purs et intenses. La finale est longue, équilibrée, avec une matière fine et serrée, sensuelle, mise en valeur par une palette aromatique intense (fruits, dont un cassis très pur, épices douces et zan). Noté 17, note plaisir 18. Un vin en grande forme actuellement.