Au cas où vous n’auriez pas totalement succombé au charme de sa pochette rose organique – initialement une photocopie de sa main, trafiquée par la suite – le titre d’ouverture a tôt fait d’exercer une étrange fascination. Batterie et synthé grondent au loin avant de surgir par un habile fade in. Dix secondes se sont écoulées et déjà cet album ne laisse pas indifférent. La mélodie, portée par un tempo bien lourd et la voix androgyne de Remiddi, est suffisamment entraînante sans être aguicheuse. Une guitare gorgée de fuzz et de delay surgit à la fin pour un solo épique. La tendance au shoegaze fait son apparition avec le second titre, "Shapeless and gone", fausse pop song qui n’en finira pas de hanter l’album jusqu’à sa fin. Ce mélange de dream pop teintée de shoegaze évoque parfois les trames sonores de The War On Drugs mais avec plus de retenu.
Seul à la composition, Remiddi a toujours privilégié le Do It Yourself, s'agitant sur tous les fronts, de la composition à la production. Pourtant c’est à Chris Coady (Tv On The Radio, Foals, Yeah Yeah Yeahs) qu’il a confié le mixage de son premier album. Et si un sous-sol de New York a remplacé sa chambre londonienne, son disque n’en conserve pas moins un côté intimiste, sans toutefois être trop introverti. Une fougue constante semble vouloir transcender chacun des morceaux pour les faire décoller vers des strates lointaines. Et quand bien même le disque s’achève, on en redemande encore.
En bref : un mariage brillant entre dream pop et shoegaze, prémices d'une signature sonore inédite.
"Unless you speak from your heart" :
"Put me in to sleep":
Une chouette interview