Quatrième de couverture:
Que faire lorsque la femme de votre vie décide de vous quitter parce qu'elle vous aime?
Comment sauver le couple de ses parents quand on a huit ans?
Une fille à la dérive peut-elle devenir une fée parce qu'un petit garçon a décidé de croire en elle?
Avec la force, l'humour et le style qui ont fait le succès de tous ses romans, Didier van Cauwelaert, prix Goncourt pour "Un aller simple", nous montre une fois encore comment le quotidien le plus cruel peut basculer dans le merveilleux, et la détresse ouvrir le chemin d'une seconde vie.
"Cauwelaert a le don, la grâce d'écrire... Surprises, accélérations, néologismes, émotions, amertumes - difficile de faire mieux." François Nourissier, Le Figaro Magazine
Un extrait :
"J'ai d'abord senti son souffle sur mon visage, puis ses doigts dans mes cheveux. Il écarte les mèches. Il touche mes joues. Il pousse un petit cri de victoire.
J'essaie d'ouvrir les yeux. Mes paupières sont si lourdes, j'ai du mal à les maintenir, et puis les globes de lumière qui scintillent me font trop mal.
- Ca va? Bouge pas, tu risques rien, je suis gentil.
C'est une voix d'enfant. Je m'entends prononcer :
- Où suis-je?
- Sur la Terre.
- On se connaît?
- Moi je t'ai reconnue. Tu as la marque.
- La marque?
- A force de te gratter. La marque des fées. Mais tu te souviens pas, c'est normal. T'es asménique... amnémixe...
Je me redresse sur un coude. La tête me tourne mais les globes s'effacent autour de lui. Il a sept ou huit ans, peut-être moins, il paraît tout petit. Il s'énerve sur le mot, agenouillé au-dessus de moi :
- Amsénique... Asmé...
- Amnésique?
Ouais! lance-t-il, les yeux brillants derrière ses lunettes rondes. Ca veut dire que t'as perdu la mémoire. Hein, t'as perdu la mémoire?
Il y a tant d'espoir dans sa voix que je réponds oui. Il me répète que c'est normal, sur un ton rassurant. Les souvenirs me reviennent peu à peu, dissipent une sensation très douce, comme un rêve dont j'aurais gardé l'humeur sans retrouver le sujet.
- Je vais t'expliquer : tu es une fée. Mais tu te rappelles plus, alors faut que je te recharge les piles, que je te ractive tes pouvoirs.
Je vais pour corriger machinalement, lui faire remarquer qu'on dit "réactive", et puis je prends conscience des paroles qu'il vient de prononcer. (...)"
Didier van Cauwelaert - L'éducation d'une fée - Le Livre de Poche n°15326 -
Un texte très léger malgré les thèmes graves qu'il aborde : la mort, le divorce, le chômage, les problèmes des banlieues, la violence, la guerre, l'immigration. "L'éducation d'une fée" pourrait commencer par la phrase "Il était une fois" car c'est un conte des temps modernes, qui comme tous les contes se termine sur une note pleine d'espoir. Un livre hors des sentiers battus qui se lit très vite. L'éducation d'une fée était le premier roman de Didier van Cauwelaert que je lisais, je vais renouveler l'expérience.