On pouvait s'interroger sur l'intérêt d'un blog permettant à chacun de raconter sa première expérience sexuelle. Pourtant deux américains y ont cru...
40 000 témoignages plus tard, une star de Broadway, Ken Davenport, porte à la scène un "best of" de ces récits "fous, étonnants ou émouvants". Hmmm...
1 000 000 de spectateurs plus tard, le producteur de Lagaf' (indice quant à la suite du contenu de ce papier) décide d'en créer la version française. Doit-on le remercier ? Pas sûr...
Car d'anecdotes certes authentiques mais d'une banalité affligeante et mal écrites, parfois presque vulgaires, on ne fait pas une pièce de théâtre, pas plus qu'un vague numéro de stand up, quand bien même on déploierait des trésors d'imagination pour tenter de rendre la chose, si ce n'est drôle, au moins vivante comme l'a fait le metteur en scène espagnol Gabriel Olivares.
On peut toujours les raconter sous la forme de monologues ou de dialogues, en chansons, à l'envers, à l'endroit, en canon, dans le noir, en se déshabillant, en se touchant, en gémissant, ces histoires sont des plus communes et ne retiennent l'attention que d'adolescents prépubères cherchant à s'émoustiller... L'ennui ne lâche le public que pour laisser place au malaise lorsqu'un récit de viol et un autre d'inceste tombent comme un cheveux sur la soupe parmi ces séquences censées déclencher les rires.
Nous ne mettrons pas en cause les comédiens, Astrid Veillon, Belen Lorenzo, David Macquart et David Tournay, qui mouillent la chemise (ou la retirent selon les scènes) et font bien ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. Mais sachez-le, ce qu'ils ont est bien peu, et la soirée au Théâtre Michel se révèle dispensable. Tout juste avons-nous esquissé deux sourires en 90 minutes.