De la belle insouciance d'un lieu, je esuis venue ici pour prendre du temps, pour oublier le stress.
Vivre à cent à l'heure, accélerer parfois encore un peu, c'est une de mes obligations depuis des mois, depuis des années déjà, pour combler des vides, un goufre de doutes. Je travaille, je vis dans le corps de celle qui jouit de son travail, uniquement de cette intensité boulimique de business.
Des amies, parfois, surtout des relations professionnelles pour un réseau et d'autres pour des contrats, pour de nouvelles idées, je bosse pour gagner de l'argent, pour combler mon agenda. Oui depuis que mon coeur ne bat plus pour lui. En corrélation avec le sien qui ne bat plus du tout.
Le portefeuille se remplit, mais ce n'est pas mon argument, car paradoxalement, je ne suis pas en manque pour assurer mon train de vie, sobre et parfois même simpliste. J'ai assez, j'ai amassé et je dépense, avec un entrain limité, pour des partages égaux, pour moi, pour eux, chers enfants et petits-enfants, mais jamais je n'ai trouvé des sentiments en boîte, même dans une boutique de luxe. Je ne dépense que mes larmes, chaudes certains soirs. En fin de journée.
Je donne un peu de moi, je donne beaucoup dans mon travail et pour quelques causes. Je cherche le silence, ce moment simple qui existerait sans angoisse. Rare , trop rare juste avant le sommeil, seule dans mon lit. Je fuis ma vie, ce reste de vie dans mon calendrier, entre deux rendez-vous, car je n'arriverai plus à aimer. Je ne veux pas de temps libre et encore moins de compassion, je laisse cela à ma famille, à mes amies, peu pour moi. Personne ne peut comprendre ce vide, ce néant d'un départ imprévu, je regarde sa chute, je suis en suspens avec lui, mais sans jamais atteindre le sol.
Point de psy, pour emmener mes réflexions, quelques chèques, quelques paiements, un rendez-vous de plus, et une solitude complète. Je suis revenu du divan, toujours sans lui.
Demain, après ce spa, nouvelle étape avec des pensées pour lui, un peu de nous, je repartirai au travail.
Toujours sans lui. Il me manque.
Nylonement
A toutes les femmes veuves, jeunes ou moins jeunes,
qui n'ont pas choisi ce départ, cette rupture,
et dont le coeur reste blessé.