L’héroïne est une belle jeune femme aux yeux de miel, douée, cultivée, forte et sensible : Laura Bagarotto, veuve d’un patricien de Padoue, fille du vice recteur de l’Université, brutalement privée de sa famille, de ses biens et de son honneur « pour l’exemple », la ville de Padoue ayant eu l’outrecuidance d’affronter Venise. Laura sera précipitée dans un bordel de luxe et soumise à l’obligation de recevoir les clients du casin de la matrone Anna Cortina. Cependant, elle retrouve à Venise et au milieu de ses malheurs son ami d’enfance, le jeune peintre Paolo Scarfati , qui a, lui aussi, une terrible vengeance à assouvir contre la Sérénissime. L’un apportant son appui à l’autre, nos héros beaux comme des Dieux, vont œuvrer, avec des fortunes diverses, pour retrouver leur honneur perdu.
Le style est élégant, les descriptions jamais ennuyeuses, on voyage entre terraferma et lagune, dans la lumière vénitienne : mes pas résonnent sur la Piazetta, je me retrouve entre Venise et Padoue, Vicenze et Ferrare, au long de la Brenta ou sur les rivages des îles de Murano ou Torcello, le long des calle étroites et sur le pont du Rialto. Un voyage immobile qui peut, une fois le livre terminé, recommencer puisque Cinquecento est le premier tome d’une saga qui continue. Mais il va me falloir un peu de temps pour « digérer » ce premier épisode avant d’en aborder la suite.
En tous cas, ce serait le support d'un sacré scénario de série TV dans le style des Tudors et des Borgia, et en pensant très fort à l'Apollonide ...
Cinquecento 1 « Les fortins de Venise » (1509-1514) roman historique par Pierre Legrand et Claudine Cambier, aux éditions de l’Astronome, 722 p. 26€.