En ce jour où, docile aux lois du peuple hébreu,
La Vierge Mère, au Temple, offrit deux tourterelles
Afin de racheter le premier-né de Dieu,
Seigneur, daignez bénir ces cierges blancs et frêles.
Que le feu consacré dont leur chair pure luit,
Nous préserve du mal, et défende nos âmes
Des rets que le démon leur dresse dans la nuit.
Protégez les foyers où brilleront leurs flammes !
Aux champs, les jours d’été, quand un orage vient,
Qu’il tonne, et que le ciel plein d’éclairs se déchire,
Les femmes dont l’esprit est demeuré chrétien,
Allument en priant ces longs épis de cire.
Que leur sainte lueur éloigne tout fléau;
Qu’elle épargne aux maisons comme aux granges la foudre ;
Que, dehors, leur vertu garde les blés nouveaux,
Pour que les durs grêlons ne viennent pas les moudre.
Bénissez, ô mon Dieu, ces cierges! Donnez-nous
Un coeur digne, comme eux, de brûler en un temple !
Que notre charité pour le prochain et Vous
De leur rayonnement suive le clair exemple !
Et comme, en ce matin, nous élevons, pieux,
Ces flambeaux où palpite une ardente prière,
Faites que, pour entrer dans la gloire des cieux,
Nous vous portions, Seigneur, des oeuvres de lumière!
Louis MERCIER (1870-1935).
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