Après The Queen et le Discours d’un roi, voici un nouveau film consacré à classe dirigeante britannique. Cette fois, on ne va pas s’intéresser à la monarchie, mais à l’un des plus brillants premiers ministres qu’à connu le Royaume-Uni: Margaret Thatcher.
Je ne l’ai pas encore vu, je ne vous parlerai donc ni de la performance des acteurs, ni de la restitution de l’ambiance de l’époque, ces années de conservatisme britannique qui durèrent toute la décennie des années 80. Années difficiles, années de crise économique (déjà), de guerre civile contre une organisation terroriste (encore), années marquées du sceau d’un improbable et tonitruant conflit entre une Angleterre vieillissante et une Argentine bien hardie. Je me souviens encore de la couverture du Newsweek qui annonçait que l’Angleterre ne plierait point.
C’était également la décennie qui allait précéder les grands chamboulements: la chute du bloc de l’Est, la refonte du moyen-orient et le lent déclin Irakien, le processus de paix, la formation de l’union monétaire européenne, les révolutions technologiques, Internet. Tout cela, Margaret Thatcher l’aura manqué, de peu, alors que François Mitterrand, lui, y aura assisté, sur la fin de sa vie, plus spectateur que véritable acteur.
Margaret Thatcher a dirigé l’Angleterre d’une main de fer, mais ne l’a-t-elle pas, finalement, rendu inapte à affronter les évolutions des décennies à venir? N’a-t-elle finalement fait que conforter cet isolationnisme si britannique, qui laisse nos voisins d’outre-manche réfractaires à l’euro (une vision stratégique, sans doute…)?
Assurément, la dame de fer sera un film à aller voir prendre un peu de recul sur nos destins.