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Wes Welker : le petit géant

Publié le 01 février 2012 par Sixverges
Wes Welker : le petit géant
Nous complétons notre série portant sur des joueurs qui pourraient avoir une influence marquante sur le résultat final dimanche soir. Après Jason Pierre-Paul lundi, voici maintenant un portrait du dangereux receveur des Patriots, Wes Welker.
Impossible de parler du receveur de 30 ans sans mentionner sa grandeur, ou plutôt son absence de… Welker ne fait que 5 pieds 9 pouces et ne fait osciller la balance qu’à 185 livres, bref il a un physique de David Desharnais dans un monde de Georges Laraque. Cet handicap, qu’il a combattu toute sa carrière, rend son succès encore plus méritoire.
Dès son secondaire, il excella dans son Oklahoma natal, particulièrement lors de l’Oil Bowl, un match sans doute commandité par Amir Khadir! Cependant, les principaux collèges levèrent le nez sur lui, le jugeant trop petit pour avoir du succès. Il accepta finalement une invitation de dernière minute de Texas Tech où, sans surprise quand on connaît la suite de sa carrière, il obtint beaucoup de succès. Cependant, ce fut insuffisant pour impressionner les recruteurs du grand circuit et Welker fut snobé, n’étant même pas invité au combine. Évidemment, il ne fut pas repêché non plus.
De toute façon, une invitation à ces tests où l’on mesure l’amplitude, la vitesse et autres qualités athlétiques n’aurait vraisemblablement pas été utile au receveur, dont les aptitudes physiques sont en dessous de la moyenne, mais dont l’intelligence et la compréhension du jeu sont dans une classe à part.
Finalement, Welker obtint un essai avec les Chargers, mais la reconnaissance du talent étant ce qu’elle est à San Diego, il fut libéré après un match. L’appel suivant fut en provenance de Miami, là où l’ami Wes performa surtout sur les unités spéciales. Comme recrue, ses meilleures prestations eurent lieu contre les Patriots, incluant celle du 10 octobre 2004 où il réussit un plaqué, un retour de botté d’envoi, un retour de botté de dégagement, un botté de placement et un extra-point! Bizarrement, il n’est pas le premier à se farcir cette improbable série dans l’histoire de la NFL, mais on présume que l’autre lauréat jouait dans les années 30, à une époque où les joueurs étaient botteurs, linebackers, quart-arrières et thérapeutes sportifs sur le même jeu! Peu à peu, Welker se greffa à la rotation de receveurs du Fish et à sa troisième saison à Miami, il amassa 687 verges par la passe.
En 2007, Miami croyait avoir fait un bon coup en échangeant Welker à Boston en retour de choix de 2e et 7e rondes. Erreur! La chimie avec Tom Brady fut instantanée. Dès la 6e semaine d’activités avec sa nouvelle équipe, il fit son entrée sur les radars nationaux avec un match de 11 attrapées pour 124 verges et un touché, une production quasiment banale pour lui aujourd’hui, mais qui repoussait ses sommets personnels à l’époque. La semaine suivante, contre son ancienne équipe à Miami, il en remit une couche, terminant la rencontre avec 2 touchés et 138 verges de gains. Au final, sa première saison en Nouvelle-Angleterre le vit capter 112 ballons pour 1175 verges et 8 touchés. Lors du Super Bowl, malgré la défaite, il démontra sa capacité à performer sous la pression, amassant 103 verges sur 11 attrapées.
Il connu des saisons semblables en 2008 et 2009, ce qui est remarquable sachant que les autres receveurs de passes des Pats ont souffert lors de l’absence de Brady en 2008. Matt Cassell peut remercier le diminutif receveur pour le contrat débile qu’il est allé chercher, car sans la capacité du # 83 à se démarquer dans le flanc et à gober à peu près tout ce qui se dirige vers lui, les limites de l’actuel meneur des Chiefs auraient été beaucoup plus exposées qu’elles ne l’ont été.
La saison 2010 fut la pire depuis son arrivée à Boston, mais il a plus que compensé en commençant 2011 sur les chapeaux de roue. Dès le premier match, il a pris un malin plaisir à torturer son ancienne équipe, entre autres grâce à ce long jeu de 99 verges. Il fit encore mieux à la semaine # 3 dans une cause perdante à Buffalo, captant un ridicule 16 ballons pour 217 verges et 2 touchés. Après 3 matchs, Wes avait accumulé 458 verges dans les airs. On jase là, mais le meilleur receveur des Jaguars en a obtenu 460 POUR LA SAISON COMPLÈTE!!! Il n’a pas dérougi et a complété la campagne avec 1569 verges, au 2e rang dans la ligue. Évidemment, avec un Rob Gronkowski dont l’état de santé est incertain en vue du match de dimanche, les Patriots compteront sur leur petit géant pour prolonger les drives et contrer la forte pression du front défensif new-yorkais.
Comme on peut le voir, rien n’a été donné à Welker qui a durement gagné ses galons, méritant le respect de ses pairs. Cette estime se vérifie dans des expressions maintenant consacrées, comme « le Wes Welker des pauvres » lorsqu’une équipe met la main sur un possession receiver doté d’un bon QI de football qui n’a pas peur d’aller dans le trafic en milieu de terrain. Il y a aussi Sports Illustrated qui publie chaque année la « Wes Welker watch list » après le repêchage consacrée aux joueurs non-sélectionnés, mais qui devraient quand même faire des vagues dans la grande ligue. Sans compter que Welker lui-même est capable de clips médiatiques savoureuses, qu’on se souvienne de ses nombreuses allusions au mot pied en réponse à Rex Ryan juste avant l’affrontement contre les Jets en éliminatoires l’an dernier.
Surveillez donc attentivement le # 83 ce dimanche. Quand on y pense, si les Patriots l’emportent, il y a fort à parier que ce sera parce qu’un choix de 6e ronde (Brady) aura su repérer fréquemment sa cible favorite qui est un gars non-repêché! Comme quoi, sélectionner des joueurs au sortir du collège n’est vraiment pas une science exacte!

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