L’improvisation, les coups de mentons, les "coups" politique sont à bannir.Comme d' habitude c'est l’inverse qui nous est proposé à 90 jours du premier tour de la présidentielle.
Tout d’abord avec deux augmentations de TVA annoncées à un mois d’intervalle. Naturellement l'UMP s'enorgueilli de cette trouvaille…comme si cela était une grande avancée sociale que de porter la TVA des produits de première nécessité à 7% (1) et les produits courants à 21,2%.
Le plus surprenant c’est de nous indiquer que ce complément de TVA compensera (très partiellement) l'appétence de votre voisin pour les écrans plats importés de Corée (ceux-là même que l’on acquiert avec la prime de rentrée des enfants…selon Marine Lepen ).
La décision pourrait paraître habile si l’on avait établi quelques fortes nuances à ce choix princier. Hélas, trois fois hélas, au motif de vouloir taxer les produits d’importation l’on nous propose de taxer -sans autre forme de distinction- l'ensemble de nos achats.
Si vous choisissez, par exemple, d’exécuter des travaux à votre domicile votre cloison de plâtre, votre peinture ou votre rouleau d'isolant…seront taxés à 21.2% (et non à 7% comme des âmes bien intentionnées chantent sur la toile). En effet, les produits du bâtiment achetés chez Merlin-Casto généralement en provenance de nos industries Françaises (de Lafarge en passant par St Gobain) seront défavorisés avec une TVA à 21,2% .
Pour les usagers des propositions conditionnelles, vous aurez (quand même) la possibilité de bénéficier d’une TVA minorée à 7% SI votre logement a plus de 5 ans et SI les travaux sont exécutés par un artisan susceptible de vous appliquer ce taux.
Mais aussi, par exemple SI vous pouvez bénéficier d'une accession sociale (PSLA) vous aurez droit à cette TVA ; on en oublierait presque qu'avant le 31 décembre cette TVA était à 5.5%. C'est ainsi que l'acquisition d'un logement moyen type T3 vous coûtera 2500€ supplémentaires ( équivalent à 6 mois de loyers dans nos régions). Il en sera de même pour tous ceux qui achètent un logement neuf sur le marché libre (TVA à 21.6%) avec nécessairement un effet proportionnel au montant du chèque.
Dans une période où la préoccupation majeure des Français est la crise du logement vous imaginez l'effet désastreux sur ce marché.
Voici deux indicateurs qui démontrent qu'à la vérité ce n'est pas le produit importé qui est "discriminé" pour redonner de la compétitivité à notre production mais bien la totalité des produits et services que les ménages consomment au fil des années (sans autre forme de sélection de provenance et de mise en oeuvre).
Les syndicats professionnels du bâtiment ont rapidement réagis. Il fallait donc rétablir la survie de ces structures en accompagnant cela par des mesures « fortes » en faveur de ces acteurs économiques. C’est Benoît Apparu qui a trouvé LA solution en proposant d'augmenter la capacité de constructibilité des parcelles foncières. 30% de plus de plus de surface à construire...c'est plus de travaux à réaliser
Une mesure simpliste et qui, sur le papier, ne coûte rien à l’Etat. Une mesure qui ravi les propriétaires de parcelles constructibles. En effet, ces derniers, voient leurs biens potentiellement augmenter de 30%. (30% de surface constructible en plus c'est soit un terrain plus petit de 30% pour construire le même pavillon soit une hausse du prix du terrain proportionnelle à la hausse du potentiel de surface constructive de la parcelle (vous me suivez ?).
Une belle grande idée…qui ne peut trouver son application sans une remise en cause profonde des Plans d’Occupation des Sols auxquels le Français reste profondément attaché. Imaginez l’effet sur votre moral si votre voisin vous annonce tout de go qu’il profite de l’aubaine pour monter un étage supplémentaire sur sa maison. Avec légitimité vous vous tournerez vers votre maire (souvent dans l’opposition) et il aura toute capacité de refuser le permis de construire (pour conserver les meilleures relations avec vous et parce qu'en général un maire "bâtisseur" est un maire qui perd son mandat).
Sur ce dernier point le petit Nico semble avoir oublié que ce n’est pas le Prince en son palais qui, en matière d’urbanisme, dicte ses choix mais l'élu du coin qui gère les permis de construire dans sa commune….une nuance qui a son importance.
Quant aux gains attendus par ces mesures, il n'y a que les têtes d'oeufs de BERCY qui modélisent cette supercherie. Les Français ont un pouvoir d'achat en berne et la seule manière de "compenser" cette moindre capacité à consommer s'établira par des prix de loyers plus bas ou une accélération des paiements au black (comme chez nos voisins en Grèce, Italie et Espagne...).
Voilà comment les grandes idées méritent une longue préparation et les annonces précipitées entraînent généralement des conséquences opposées aux buts recherchés.
Il n'y a que les marchands de coffre forts qui, aujourd'hui, pensent différemment !