Le mercredi 25 janvier eut lieu le Forum économique mondial 2012 à Davos en Suisse. Le sommet, marqué par le pessimisme, avait comme thème directionnel « La grande transformation, façonner de nouveaux modèles ».
- Le Forum économique mondial 2012
La semaine dernière eut lieu la 42ème édition du Forum économique mondial à Davos, réunissant 1600 patrons venus des 4 coins du globe, une 40aine de chefs d’Etat et de gouvernements, pour un total de 2600 participants. C’est un record en termes de personnes présentes, ce qui souligne le grand besoin de trouver une solution le plus tôt possible à la crise qui touche de nombreuses économies.
Le discours d’ouverture fut prononcé par Angela Merkel le mercredi dernier, ce qui démontre d’une certaine manière la volonté de l’Allemagne de guider les autres pays de l’Union Européenne dans la direction d’une sortie de crise.
- Le sommet marqué par le pessimisme
La nouvelle édition du Forum économique mondial s’est tenue fin janvier sur le thème de « La grande transformation ». Elle a été marquée par le pessimisme des acteurs économiques présents lors du sommet à propos de la crise mondiale. Selon l’indice de confiance globale du WEF, 54% des sondés craignent une « perturbation géopolitique majeure » durant cette année 2012.
Le WEF (World Economic Forum) dans son rapport annuel des risques du monde, met en avant les risques que représentent les difficultés d’approvisionnement en eau, les disparités sévères des revenus, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Ces risques en particulier sont jugés probables voir très probable (probabilités supérieures à 3,7/5), et ayant des impacts forts situés à plus de 3,6 sur 5. Le risque de l’échec majeur du système financier a quant à lui l’impact le plus fort (4,1/5) avec une probabilité de 3,2/5.
Le WEF insiste surtout sur la croissance des inégalités, et le directeur général Lee Howell explique que « si les dirigeants n’arrivent pas à redresser la situation, le discours politique répondant à ce malaise social pourrait être le protectionnisme, le populisme et le nationalisme ». Il évoque également « la désillusion grandissante des populations au sein des pays industrialisés qui, pour la première fois depuis des générations, ne croient plus que leurs enfants disposeront d’un niveau de vie supérieure ».
- Le thème de la transformation
La recherche d’une issue à la crise était donc au cœur du sommet de Davos, où des modèles économiques alternatifs ont été envisagés. En effet se pose la question de savoir si la crise est bien conjoncturelle ou structurelle.
Klaus Schwab, le fondateur du WEF appuie la nécessité du changement : » Le capitalisme, sous sa forme actuelle, n’a plus sa place dans le monde qui nous entoure ». De plus, il met en avant la passivité des individus face à la crise, affirmant que « Nous avons échoué à retenir les leçons de la crise financière de 2009. Une transformation mondiale doit avoir lieu d’urgence et cela doit commencer en rétablissant une forme de responsabilité sociale ». Ainsi, le changement au cœur du sommet de Davos doit « commencer par la réinstauration d’un sens mondial de la responsabilité sociale ».
Le Québec a notamment pu faire une démonstration de sa capacité à promouvoir le développement durable et la mobilité de la main-d’œuvre. Ainsi, le premier ministre du Québec Jean Charest a mis en avant la création d’une Entente entre le Québec et la France, pour la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, initiative retenue par le Forum. De plus, la région a pu faire la promotion de ses activités responsables, avec comme objectif l’attraction d’investissements étrangers et la création de nouveaux emplois durables.
Finalement, le modèle économique Scandinave, qui repose sur trois piliers, la confiance, la sécurité et la liberté, pourrait être un exemple à suivre, où on parle de « capitalisme socialement responsable. »
- Avis Sequovia
Le Forum économique mondial de cette année était l’occasion pour l’ensemble des acteurs économiques de discuter des solutions et des modèles qui pourraient permettre de trouver une voie de sortie à la crise actuelle, et relancer les économies. Le pessimisme, bien que grandissant, était accompagné d’une volonté élevée d’adaptation à la nouvelle ère qui commence.
En parallèle du sommet de Davos avait lieu la 10ème édition du Forum social mondial à Porto Alegre au Brésil. Les débats de cette année ne portaient pas tant sur l’antimondialisation mais plutôt sur une altermondialisation. Le sommet de Porto Alegre était également l’occasion d’étudier des sujets tels que les mouvements d’occupation dans le monde et le Printemps arabe.