Ce mercato d’hiver 2012 ne laissera pas de grands souvenirs, si ce n’est l’échec cuisant de l’affaire Tevez avec le club qui s’est publiquement exposé sur la question pour finalement s’écrouler et de nouveau prouver aux yeux du monde être un club sans un sous, capable des pires fourberies pour attirer par tous les moyens des « indésirables » d’autres clubs. Après l’affaire Fabregas, celle de Tevez a mis en colère les tifosi. Pas spécialement pour son achat raté mais par mauvaise communication. Si on annonce Tevez pour ensuite effectuer un mercato assez moyen, il est normal que les réactions ne sont pas positives. La grande confusion et l’incohérence de la société n’étaient plus à prouver mais une nouvelle fois, elles ont brillé de toute leur splendeur. Tevez devait d’abord remplacer Cassano, puis on a découvert que son arrivée était liée à un départ de Pato. Galliani a tenu sa promesse : il a fait son possible (et a tenté l’impossible) pour engager Tevez, quitte à sacrifier Pato mais l’administrateur délégué de l’AC Milan dépend totalement de son président ou plutôt de son « non-président », âgé, qui est trop occupé par d’autres affaires et qui passera probablement sa retraite dans des tribunaux alors que ses héritiers ont des avis contradictoires sur la gestion de la société. Une veut vendre, l’autre s’acoquine un des « employés ». La confusion et l’incohérence de cette société créent des problèmes de communication (uniquement centrée sur les sponsors) et à la fin c’est toujours Galliani qui passe pour le clown de service. L’image de Milan subi ces problèmes et le club perd en crédibilité aux yeux du monde. La situation étouffe Milan, Galliani doit continuer à gérer « la meilleure équipe du monde, meilleure que Barcelone » avec 3 euros en poche, les investissements sont bloqués, on conserve les « grands champions » qui ne le sont plus depuis quelques années, parce qu’ils ont un grand nom et parce qu’ils restent irremplaçables sans moyens financiers. Certaines opérations low cost ne le sont qu’en apparence car il n’y a plus d’investissement sur l’achat du joueur mais les opérations pèsent sur les couts, l’effectif est en surnombre et la masse salariale ne diminue jamais. Pire, elle bouffe tout le budget du club. Milan est entré dans un cercle vicieux depuis 2007 et tente de s’en sortir tout doucement mais il est très difficile de rester compétitif au plus haut niveau tout en réduisant drastiquement les dépenses. Bref.
Il y a eu beaucoup de bruit lors de ce mercato (et pas seulement pour Milan, c’est une tendance générale) mais peu de mouvement et surtout très peu d’argent. Il y a rarement des grosses opérations lors du mercato d’hiver et celui de 2012 a respecté la tradition. Tous les clubs ont utilisé des formules fantaisistes qui étaient très peu courantes il y a quelques années : prêts (gratuits, payants, avec option d’achat, obligation, bonus), échanges, copropriétés… Milan y compris. Merkel est arrivé en prêt, Mesbah a été « payé » avec la copropriété d’un jeune joueur de la Primavera en plus du retour de Strasser (et son salaire), Maxi Lopez est venu sous forme d’un prêt payant (500 000 euros) avec option d’achat pour finir avec Muntari : prêt gratuit. Un défenseur, deux milieux de terrain et un attaquant, quatre éléments, relativement jeunes, pour combler quelques failles de l’effectif. Mesbah est un gaucher naturel et même s’il est loin d’être extraordinaire, il a rapidement prouvé être le meilleur défenseur latéral de l’effectif, en prouvant par la même occasion la médiocrité des autres latéraux présents dans l’effectif. Merkel et Muntari renforcent et rajeunissent le milieu de terrain. Malheureusement, la blessure de l’Allemand n’était pas prévisible. Quant au Ghanéen, il a le profil du milieu recherché par Allegri : physique solide, un gros travailleur et jeu « vertical ». Reste à savoir si on aura la version Udinese ou celle de l’Inter mais il est préférable de juger après avoir vu et non de préjuger. Maxi Lopez est une réserve intéressante qui sera utile quand l’équipe aura besoin d’une présence imposante en attaque centrale mais aussi pour remplacer parfois Ibrahimovic, à côté d’un second attaquant. A Catania, il a été disputé de grands matches mais aussi de très mauvais. Il reste un pari mais comme réserve c’est un bon élément. Terminons avec un mot sur Inzaghi : Allegri a été clair avec lui, il a du respect pour lui, pour le joueur qu’il a été et pour ce qu’il a fait mais il ne sera pas inscrit dans la liste Champions League et ne jouera pratiquement plus. En retour, Inzaghi doit aussi respecter les choix de l’entraineur. Super Pippo a finalement écouté son coeur : « Je pensais partir mais j’ai décidé de rester, même si je ne joue pas. C’est trop dur de quitter Milan, mes tifosi, mes coéquipiers, la société. Je sais ce qui m’attend les prochains mois mais je me sens toujours un joueur important. Je préfère attendre 3 mois et saluer San Siro comme il le mérite, lors du dernier match. Je suis impatient de marquer un but, après ma blessure je n’ai pas encore réussi et puis je veux arriver aux 300 présences avec Milan. J’espère qu’on fêtera ensemble en mai parce que mon histoire avec Milan mérite de se terminer avec une grande fête. A Milan je me sens vraiment à la maison et je suis heureux de cette décision parce que j’aime trop ce maillot. » Il y a rien à ajouter, ses paroles n’ont pas de prix…
Après cette looongue parenthèse sur le mercato, revenons-en au match. Le 25 février à 22h45, on en saura un peu plus sur le destin des Rossoneri cette saison mais il faut affronter un match à la fois sans penser aux suivants car cela pourrait se révéler être une erreur fatale. Ce soir, il y a le déplacement à Rome contre la Lazio et la possibilité de passer temporairement en tête du classement. La semaine passée, les Rossoneri s’étaient imposés sans problème mais c’était la Coupe d’Italie et c’était à San Siro. La Lazio est 4ème au classement et dispute une excellente saison, c’est une équipe qui a les caractéristiques pour créer des problèmes à Milan. Allegri n’a pas énormément de choix à effectuer car les blessés ont fortement réduit l’effectif. Il hésite tout de même entre Mesbah et Antonini à gauche, entre Mexès et Nesta en défense centrale ainsi qu’entre Ambrosini et Emanuelson comme mezz’ala droite. Le reste de l’équipe est confirmé, notamment les « intouchables » d’Allegri, Van Bommel, Nocerino et Ibrahimovic, trois joueurs qui représentent la philosophie de l’entraineur milanais. Le premier représente le changement de mentalité du nouveau Milan, solide et concret, le second est le symbole du jeu d’Allegri, qui prévoit les infiltrations de milieux en attaque, le troisième est le leader avec une mentalité de gagnant, de battant, un mélange explosif entre physique et technique. A noter également que la Juventus est souvent considérée comme plus collective alors qu’à Milan on ne compte pas moins de 14 buteurs différents en championnat (5 attaquants, 5 milieux et 4 défenseurs). Si cela n’est pas collectif… Ibrahimovic à lui seul, ne pourra pas toujours mener l’équipe à la victoire. Il devra la guider durant cette période difficile et décisive mais c’est l’équipe toute entière qui devra prendre ses responsabilités et faire face à son destin.
Lazio (4-2-3-1): Marchetti; Konko, Biava, Dias, Radu; Ledesma, Matuzalem; Gonzalez, Hernanes, Lulic; Klose.
Banc : Bizzarri, Diakité, Stankevicius, Scaloni, Zampa, Candreva, Rocchi.
Indisponibles : Brocchi, Kozak, Makinwa, Alfaro, Cana, Mauri
Milan (4-3-1-2): Abbiati; Abate, Nesta, Thiago Silva, Mesbah; Emanuelson, Van Bommel, Nocerino; Seedorf; Robinho, Ibrahimovic
Banc : Amelia, Mexes, Bonera, Zambrotta, Ambrosini, Maxi Lopez, El Shaarawy.
Indisponibles : Flamini, Boateng, Cassano, Yepes, Aquilani, Gattuso, Pato, Merkel, Strasser
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