Coucou, c’est moi, le froid qui fais
paillette de chaque grain d’air,
qui fais pétiller pépites de cristal en lévitation,
qui vous poudre en carillonnant au cœur de votre ouïe ;
je suis le froid étincelant
qui libère des pesanteurs !
Regardez-moi danser, épouser les formes de votre corps,
laisser glisser sur lui mon fourreau, nimbe d’irréalité,
le parsemer d’autant de points qui le laissent tout poudroyant,
tout allégé,
minéralement, étrangement aérien.
Oui, c’est bien moi, le froid, qui transforme tout ce qu’il effleure en
fuite d’espace, en stase d’extase bleue où les nucléus
des choses, leurs racines se sont vues extraites, évaporées
de façon à n’en faire plus que des enveloppes au cœur vide,
oui, le froid qui agite, ébroue mes pendeloques biseautées
et les entrechoque en une mélodie de verre précieux
propre à faire valser les ectoplasmes que j’ai fait de vous.
Patricia Laranco