L'histoire: Années 70. Ace Rothstein est un magnat des casinos de Las Vegas, occupant des postes dans la Mafia. Quant à son ami, Nicky Santoro, ce dernier va s'enfermer dans une spirale criminelle...
la critique d'Alice In Oliver:
Ce n'est pas la première fois que Martin Scorsese réunit Robert de Niro et Joe Pesci dans le même film. Par le passé, les deux interprètes s'étaient déjà retrouvés dans Les Affranchis et Raging Bull.
Quant à Robert de Niro, il fait partie des acteurs fétiches du cinéaste: Taxi Driver, La Valse des Pantins, Mean Streets, New York New York, pour ne citer que ceux-là... C'est grâce à Martin Scorsese que De Niro a connu la gloire et ses meilleurs rôles au cinéma. Encore une fois, avec Casino, réalisé en 1994, l'acteur trouve un personnage à sa mesure, Sam Rothstein, le directeur d'un hôtel-casino de Las Vegas.
En dehors de Robert de Niro et de Joe Pesci, le film réunit également Sharon Stone, James Woods, Don Rickles et Kevin Pollack.
Casino reste la huitième et dernière collaboration entre De Niro et Martin Scorsese. Le film est basé sur l'ouvrage de Nicholas Pileggi et s'inspire de l'histoire vraie de Rick Rosenthal, le propriétaire de plusieurs casinos à Las Vegas.
Pour l'anecdote, plusieurs actrices seront envisagées pour incarner Ginger: Kim Basinger, Madonna ou encore Nicole Kidman.
Toutefois, c'est Sharon Stone qui est retenue. L'actrice ressort du succès de Basic Instinct. Elle trouve ici son meilleur rôle au cinéma et incarne l'épouse (peu fidèle) de Sam Rothstein (Robert de Niro).
Pour le reste, difficile de ranger Casino dans un genre particulier. Certes, il s'agit d'un film de mafia, obéissant à des codes précis.
Toutefois, la première partie du film est quasi documentaire. Martin Scorsese nous présente l'univers du casino, un monde régi par le fric, la gagne, les dettes, les coups fourrés, la surveillance et une organisation hiérarchique déterminée.
Dans cet univers festif, tout est contrôlé jusqu'au moindre détail: du petit serveur sans envergure jusqu'aux gros bras en passant par les petites frappes, qui cherchent évidemment à trouver la faille des établissements.
Sam Rothstein est le prototype même du directeur suspicieux, ambitieux et paranoïaque. Rien ne lui échappe. Ce qui lui vaut de s'attirer les soucis du shérif de la ville.
Ce dernier va très vite fourrer le nez dans les affaires illicites de Rothstein. Ce dernier a deux points faibles. Le premier: sa femme, Ginger, totalement incontrôlable et droguée notoire. Le deuxième, et pas des moindres: Nicky Santoro (Joe Pesci), l'ami d'enfance de Sam, et fidèle second, qui ne va pas tarder à choisir la voie du crime et de la vengeance expéditive. En ce sens, Casino s'apparente également à un film noir et à un western, avec son lot de réglements de compte.
Pour se faire entendre, Nicky n'hésite pas à tabasser les concurrents et à les enterrer vivants. Il paiera très cher le prix de son arrogance.
En résumé, Nicky Santoro est un psychopathe totalement ingérable, au grand regret de Sam. D'ailleurs, Martin Scorsese marque clairement l'opposition entre ces deux personnages. Là où Sam se veut plus posé et réfléchi, Nicky se montre excessif, violent et jamais satisfait par le pognon qu'il accumule dans ses propres tiroirs.
En même temps, cette dualité entre Sam et Nicky est révélatrice de ce qu'est Las Vegas, qui apparaît à la fois comme la ville du rêve et une cité régie par la violence. Ce paradoxe est sans cesse souligné par la caméra de Scorsese, qui signe probablement l'un de ses meilleurs films. En tout cas, Casino reste l'un de ses films les plus ambitieux. Martin Scorsese réalise une fresque épique de près de trois heures de bobine. Un classique du cinéma, tout simplement !
Note: 19/20